LE RETOUR DU CAPITAINE NEMO

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Un savant fou menace de faire sauter Washington. C’est alors que le célèbre Capitaine Nemo, que l’on croyait mort, effectue son retour en grandes pompes et va jusqu’à prêter au gouvernement, dans le but de neutraliser l’ennemi, le Nautilus, avec la technologie de pointe dont il est doté.

Réalisé par Alex March, Le Retour du Capitaine Nemo est une fiction d’aventures américaine basée sur l’œuvre de Jules Verne, et n’hésitant pas à prendre par rapport à cette dernière certaines libertés dans le fond assez amusantes, pourvu que l’on n’appartienne pas au clan des purs et durs prêts à brandir en toute occasion le slogan : Touche pas à ma culture. Ainsi l’on découvre un Nemo conservé dans une chambre cryogénique, un méchant dont le premier officier est un androïde, et un roi de l’Atlantide soumis à l’influence d’une technologie de contrôle des individus. 
Produit par Irwin Allen, grand spécialiste de la science fiction, et initialement tourné en 1978, en trois épisodes pour la télévision avant d’être transformé en long métrage, Le Retour du Capitaine Nemo compte dans sa distribution Burgess Meredith, acteur à la carrière théâtrale et cinématographique impressionnante, remarqué entre autres dans Le Reptile, Magic, Madame X, Batman, ou encore Rocky, Rocky II, III, et IV. Il y a également José Ferrer, vu dans Comédie érotique d’une nuit d’été de Woody Allen, et To Be Or Not To Be de Mel Brooks. Horst Buchholz, l'un des Sept mercenaires de John Sturges, et Mel Ferrer, alias El Greco dans le film de Luciano Salce consacré à la vie du célèbre peintre. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 20.000 LIEUES SOUS LES MERS (Ce film de Richard Fleischer est, lui, vraiment adapté du roman de Jules Verne.) ou encore A NEUF HEURES DE RAMA (Les deux acteurs José Ferrer et Horst Buchholz avaient déjà tourné ensemble dans ce film de Mark Robson.).

Reconnaissons que les américains n'ont pas d'égal lorsqu'il s'agit de s'approprier des œuvres classiques étrangères et de les adapter à leur sauce. Ainsi ce Retour du Capitaine Nemo que vous venez de découvrir et dont l'action se déroule plus dans un univers proche de Star Trek que de celui propre aux romans de Jules Verne. Il peut paraître étonnant également de retrouver un capitaine Nemo enclin à aider le gouvernement américain alors qu'on le connaît habituellement réfractaire à tout ordre établi. Ces libertés prises par les scénaristes au nom du combat à mener par le bien contre le mal, dans le but de sauver l'humanité, bien que simplistes, demeurent compréhensibles si l'on admet que le seul et unique but de la manœuvre se résume dans le mot anglais entertainment, soit divertissement pur et simple. 
Et si le titre français du film fait forcément référence à tous les Retours possibles et imaginables dans l'histoire du cinéma, du Retour de la momie à celui des morts vivants en passant par Les trois frères, le retour, ou encore Aliens, le retour, il n'en est rien pour ce qui est de la version originale, intitulée elle The Amazing Captain Nemo, soit l'Incroyable Capitaine Nemo. Appellation peut-être plus proche de ce qu'est le film, puisque que le Nemo que l'on découvre ici, ne ressemble en rien à celui ancré dans nos mémoires. Il ne s'agit par conséquent pas d'un réel retour si l'on excepte le fait que le personnage revient à la vie après s'être fait conservé dans le froid. Mais il s'est américanisé entretemps. Nous avons affaire là à un faux vrai Nemo.
Le réalisateur du Retour du Capitaine Nemo, Alex March, décédé en 1989, s'était essentiellement illustré à la télévision où il tourna des épisodes aussi bien de Dallas que de Serpico, des Incorruptibles ou encore de Pour l'amour du risque. Il tourna deux films pour le grand écran, Le Lion de papier, et Une belle garce.