LE TATOUÉ

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Un noble déchu avec un Modigliani tatoué dans le dos, un marchand d’art avide qui veut lui faire la peau, tel est le projet du « Tatoué » un film de Denys de la Patellière en 1968.

Le tatoué c’est Gabin, 64 ans et le rouge aux joues, l’affairiste c’est de Funès 54 ans, patelin comme toujours. Dix ans les sépare mais surtout une écrasante filmographie pour l’un, et un énorme succès populaire pour l’autre.

Ils s’étaient déjà rencontrés deux fois pour « la traversée de paris » et « le gentleman d’epsom » mais, à l’époque, Gabin était « Le président » et de Funès pas encore un « gendarme ». Depuis la roue avait tourné. C’est donc un match de poids lourds qui va se jouer…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY DE ALBERT LEWIN (1945) (Bien moins désinvolte une adaptation dramatique d'un des plus célèbre roman philosophique du 19e siècle, signée Oscar Wilde. La peau de Dorian Gray n'est pas tatouée mais elle ne vieillit plus, au contraire de celle de son portrait. Une belle variation sur l'être et son double.) ou encore LA NUIT DU CHASSEUR DE CHARLES LAUGHTON (1955) (Le tatouage le plus célèbre de l'histoire du cinéma est dans "la nuit du chasseur". Les mots "Love" et "Hate" tatoué sur les doigts des mains. Le combat du bien contre le mal, mais le tatoué cette fois est un prédateur, faux prédicateur, tartuffe et ogre de la fable. Un chef d'oeuvre.).

On a toujours cru, dans tous les domaines, qu’ils soient culturels ou sportifs, que constituer une équipe avec les meilleurs c’était atteindre l’excellence. C’est parfois vrai, mais pas toujours. Gabin et de Funes qui avaient opéré une rencontre mémorable dans « La traversée de Paris » de Claude Autant-Lara (1956) ne se retrouvèrent pas totalement dans ce « Tatoué ». Douze ans s’étaient écoulés, Bourvil n’était pas là, de Funes était devenu numéro 1, conséquence: les deux stars se surveillaient du coin de l’oeil.

Et surtout, surtout, le scénario arriva en retard sur le tournage. Car ce gros film, tombé à la rentrée 68 comme un cheveux sur la soupe, connut les pires vicissitudes. Le producteur Maurice Jacquin avait alors les deux vedettes sous contrat. Il lui fallait juste un sujet. Alphonse Boudard avec écrit une nouvelle intitulé « Gégène le tatoué » et il s’attela pour l’adapter en long métrage. Il finit par jeter l’éponge coincé entre les deux monstres et son baîlleur de fond. On embaucha alors Pascal Jardin pour donner une version définitive au scénario.

Sauf que le calendrier des deux stars imposait des dates de tournage. C’est ainsi que le cinéaste commença à tourner un film qui était encore en écriture. Jardin fournit le texte au jour le jour, alors que sur le plateau l’ambiance était délétère. Gabin mauvais joueur n’acceptait pas l’énorme succès que connaissait de Funès. Il lui battit froid. De Funes de son côté était impressionné face au monstre sacré et jouait dans le malaise. Ce sera pourtant un honorable succès, presque rétro, dans une France qui venait de changer avec les évènements de mai 1968.

"le cul de basse-fosse" ! Ah comment ne pas rire lors du visionnage de ce tatoué ! Une bonne petite comédie, à la française, interprété magistralement par les deux derniers monstres sacrés du cinéma frenchi. Bref on rigole, on s'amuse, on éructe de plaisir. Les répliques ...

J'ai beau avoir lu partout que la relation entre Jean Gabin et Louis de Funès avait été exécrable, le film et certaines scènes en particulier me laissent accroire le contraire, preuve s’il en était encore besoin que ces deux comédiens sont très forts, assez pour camoufler ...

De Funès face à Gabin dans des rôles calibrés pour eux, c'est le genre de film façonné pour ses 2 vedettes, où le réalisateur s'efface et où les techniciens restent ébahis en voyant leur faconde. En 1968, c'est le troisième film où Gabin et De Funès sont réunis, ...