Personnellement, j’ai une grande tendresse pour Faye Dunaway, surtout à cette aube des années 70, où sa beauté, un peu chinoise, un peu moqueuse, un peu boudeuse, mais toujours très ardente, n’a pas d’équivalent. C’est encore le début de sa carrière, et si ce Temps des amants de 68 n’en constitue pas forcément l’un des sommets, il s’inscrit dans une décennie prodigieuse, où la comédienne accumulera, de 67 à 76 : Bonnie and Clyde (avec Warren Beatty), L’Affaire Thomas Crown (avec Steve McQueen), L’Arrangement (avec Kirk Douglas), Little Big Man (avec Dustin Hoffman), Chinatown (avec Nicholson), Les Trois Jours du Condor (avec Redford) et enfin Network, avec William Holden. La quelque centaine d’autres films où elle figura, ou se défigura depuis, n’arrivant pas à l’ombre de la cheville de ces monuments. En tout cas, pour ce qui la concerne.
Pour Vittorio De Sica, c’est un peu l’inverse. Le Temps des amants se situe au crépuscule de sa carrière, et en dehors du Jardin des Finzi-Contini, qui remportera tout de même l’oscar du film étranger en 70, il ne tournera plus rien de notable, ni comme réalisateur, ni comme acteur. Car il ne faudrait pas oublier que le cinéaste napolitain fut d’abord comédien, et que depuis l’âge de 16 ans, jusqu’à sa mort en 1974, à l’âge de 72 ans, il tourna dans quelque 150 films. Il fut même nommé à l’Oscar du meilleur second rôle dans L’Adieu aux Armes de Charles Vidor, en 57. Mais ses plus grands succès, c’est derrière la caméra qu’il les a obtenus : tout d’abord avec Sciuscia, en 46, et surtout Le Voleur de bicyclette, en 48, deux films qui lui valurent l’oscar du meilleur film étranger avant même que le prix n’existât ! Une statuette qu’il remporta à nouveau en 63 pour Hier, Aujourd’hui, Demain et pour laquelle il en obtint une nouvelle nomination, en 64, pour Mariage à l’italienne. Ces deux derniers films partageant le même couple vedette : Marcello Mastroianni (voilà donc ses deux autres films) et Sophia Loren.
Sophia Loren dont on peut dire qu’elle fut son actrice fétiche puisqu’elle fut à l’affiche de 8 de ses 34 films (ou sketches). Parmi ceux-ci, en 1960, La Paysanne aux pieds nus (La Ciociara en vi), pour lequel elle obtint l’Oscar de la meilleur actrice et où elle partageait la vedette avec un jeune acteur français à couper le souffle : Jean-Paul Belmondo.