LE TOURNOI

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Dans un grand hôtel de Budapest, se déroule un important tournoi d'échecs. Le jeune Cal en fait partie avec sa bande d'amis proches. Sûr de lui et insouciant, il passe son temps à organiser des paris avec sa petite amie et ne conçoit la vie qu'à travers un échiquier. Mais le hasard des choses va le placer pour la première fois face à un adversaire redoutable en la personne d'un enfant de huit ans.

Il n'est nullement indispensable d'être soi-même joueur d'échecs ou même de connaitre les rudiments de ce jeu pour pouvoir suivre et comprendre l'intrigue du film Le Tournoi. Le scénario est en effet construit de telle sorte que la psychologie des personnages, leurs motivations et leur approche respective du jeu d'échecs, voire de la vie, prennent le pas sur l'aspect purement technique de la compétition.

Réalisé par Elodie Namer, initialement scénariste issue de la télévision, Le Tournoi est interprété par Michelangelo Passaniti, jeune boxeur au visage pasolinien, dixit la réalisatrice qui justifie son choix par le fait que les échecs sont pour elle un sport physique plutôt que cérébral, et qu'il était par conséquent hors question de confier le rôle de Cal à un acteur au look de Geek à lunettes. Le personnage de la petite amie de Cal est lui tenu par Lou de Laâge, vue dans Jappeloup de Christian Duguay, et dans Respire de Mélanie Laurent. Le jeune prodige à l'origine du bouleversement qui va se produire dans la vie de Cal, est joué par Adam Corbier. Observez-le, il est impressionnant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DIAGONALE DU FOU (Ce film de Richard Dembo se déroule également dans l'univers des tournois d'échecs.) ou encore SOMEWHERE (Dans ce film réalisé par Sofia Coppola, l'hôtel où se déroule l'action joue également un rôle important dans l'histoire.).

La réalisatrice du Tournoi, Elodie Namer raconte s'être prise de passion pour les échecs quatre ans avant le tournage du film en question, après avoir rencontré de manière fortuite, des spécialistes de cette discipline. Elle aurait donc à leur contact, appris à jouer jusqu'à devenir accro et participer à des tournois. C'est de cette passion que naquit l'idée d'un scénario dont les événements se dérouleraient dans l'univers des échecs sans pour autant s'adresser aux seuls experts en la matière. Ce qui m'a frappé chez les joueurs, surenchérit Elodie Namer, c'est comment ils passent leur temps à voyager à travers le monde pour participer à des tournois, mais ne manifestent cependant aucune curiosité envers les endroits où ils se trouvent. Ces individus sont cantonnés dans les hôtels où ils sont hébergés et ne sont focalisés que sur le jeu.

Un autre élément retenu par la cinéaste à travers son expérience personnelle des échecs, serait l'immense solitude des joueurs. Ces gens viennent du monde entier, dit-elle, ne parlent pas la même langue sinon celle des échecs qui pourrait les relier sauf qu'elle ne le fait qu'en apparence puisque dans le fond, le jeu ne crée aucun lien émotionnel entre ceux qui le pratiquent. Et Elodie Namer de comparer les hôtels où résident les joueurs pendant les tournois à des tours de Babel.

Le tournage du Tournoi s'est déroulé en Hongrie sous la supervision de vrais joueurs d'échecs dont Elodie Namer avait fait la connaissance au cours de son propre apprentissage. Ils ont appris aux comédiens à jouer et à se comporter comme le font les participants aux différents tournois. Parmi les entraîneurs en question se trouvaient le numéro un français et neuvième joueur mondial Maxime Vachier-Lagrave qui apparaît également dans le film sous les traits de l'un des opposants à Cal. Et puis je vous citais en amont le jeune Adam Corbier que vous avez donc pu voir dans le rôle de Max. La réalisatrice l'aurait choisi pour sa maturité, sa connaissance très avancée du jeu d'échecs en dépit de son jeune âge, de même que sa mémoire particulièrement hallucinante. Quant à Michelangelo Passaniti, Cal dans l'histoire, il ne savait d'après Elodie Namer, pas jouer mais brillait par ce qu'il arrivait à faire passer à travers ses moments de silence. Son côté taiseux donc et son physique pasolinien lui valurent d'obtenir le role de Cal, un prénom qui fut aussi celui de James Dean dans La fureur de vivre. 

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