LES ADOLESCENTES

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Francesca, une jeune fille de bonne famille, âgée de dix-sept ans se réveille un matin consciente de son attirance pour Enrico, un architecte de vingt ans de plus qu’elle. Une attirance qui va hanter cette journée d’été au cours de laquelle la jeune fille, de rencontre en rencontre, va décider de ne pas résister à l’appel de la vie adulte. Au risque de subir une douce désillusion…Tel est l’argument du film, Les Adolescentes, réalisé en 1960 par le cinéaste italien Alberto Lattuada et dont il signa le scénario avec Franco Brusati, Claude Brulé et Francesco Ghedini. 

I dolci inganni que l’on pourrait traduire par « Douces tromperies , et devenu Les Adolescentes pour sa sortie en France, aborde un sujet qui dans les années 60 demeure un sujet tabou, en Italie comme ailleurs : la virginité et plus largement la sexualité des jeunes filles. Alberto Lattuada dut d’ailleurs se battre contre la censure italienne pour imposer son film, alors même que son propos n’a rien d’explicite et qu’il aborde cette question avec pudeur et retenue. Le désir sexuel est certes omniprésent, mais le cinéaste préfère en contourner la dimension charnelle au profit du trouble qu’il suscite chez son héroïne. 

Le film dans un premier temps a ainsi fait l’objet de plusieurs coupes  notamment parmi les scènes du début, au cours desquelles Francesca éprouve les premiers troubles de sa transformation de femme. Selon les propres termes de Lattuada, il devint alors « le récit sans nuance des phantasmes d’une nymphette banale. ». Mais, trois ans plus tard, le cinéaste fit appel de cette décision et put rétablir la version initiale, celle qu’on peut voir désormais.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CALL E BY YOUR NAME (L'Italie, l'été, la première fois, la différence d'âge... Le film de Luca Guadagnino et celui de Lattuada sont proches à bien des égards pour décrire les amours naissantes et adolescentes) ou encore A NOS AMOURS (Avec le personnage de Suzanne que joue Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat explore à sa façon la vie quotidienne d'une adolescente en pleine mutation).

En suivant de près sa jeune héroïne le temps d’une journée, Alberto Lattuada ne néglige pas pour autant de dépeindre des adultes qu’il n’épargne guère dans l’ensemble. Son regard sarcastique se pose ainsi sur les femmes de la haute bourgeoisie romaine qui ne peuvent cacher l’ennui qui les ronge au quotidien et la profondeur de leurs frustrations inavouées. Quant aux hommes, ils s’avèrent assez souvent d’une arrogance déraisonnable sous laquelle apparaissent rapidement une inquiétude et des faiblesses véritables. Pas étonnant dans de telles conditions que cette société d’adultes ne sache guère répondre aux attentes : paradoxalement, l’immaturité semble être du côté de ces adultes en proie au mal-être. 

Au cours de sa déambulation dans une Rome tour à tour mondaine et populaire, Francesca interroge donc celles et ceux qui l’entourent, jeunes et vieux, hommes et femmes, à la recherche d'un plaisir charnel. Mais cette quête juvénile se teinte aussi d’une mélancolie introspective. Francesca semble savoir intuitivement que les jeux de l’amour sont sources de désillusions, alors même qu’elle n’est qu’au bord de l’âge adulte… Les  nombreuses références aux écrits du poète et philosophe Giacomo Leopardi sur la fragilité de la condition humaine et sur lesquelles appuient les personnages sont comme autant de petits cailloux posés par Lattuada. 

Alberto Lattuada occupe une place à part dans le paysage haut en couleurs du cinéma transalpin du siècle dernier. Sensible dans ses premiers films  comme Le Bandit au courant néoréaliste, il devient l’un des maîtres de la comédie à l’italienne avec, entre autres, Mafioso, Venez donc prendre le café chez nous et Une bonne planque. Mais c’est avec des figures féminines qu’il prouve sa véritable singularité se faisant notamment le peintre subtil de jeunes filles en fleur à l’instar des héroïnes de films comme  Les Adolescentes mais également Guendalina.

Une adolescente de 17 ans, fille de bonne famille, décide de ne pas aller en cours de la journée et va en profiter pour rendre visite à un homme plus âgé de vingt ans, dont elle est amoureuse. Sorti en 1960, Les adolescentes fit scandale dans le pays à cause de la description ...

Une journée dans la vie d'une adolescente des classes aisées en passe d'avoir son premier rapport sexuel : tel pourrait être le résumé de Les Adolescentes — un titre français un peu hors sentier, qui ne reflète pas du tout la tonalité du titre italien (I Dolci inganni) ...

Dans la pénombre d’une chambre, la caméra s’attarde longuement sur un jeune visage endormi, caresse délicate et précise qui se substitue à notre regard, puis effleure les formes juvéniles, sous la nuisette qui laisse à découvert les longues jambes nues de l’adolescente. En ...