LES AMANTS DU CERCLE POLAIRE

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« L’amour éternel existe, c’est beaucoup mieux de penser qu’il existe, et je recommande de croire qu’il existe ». Voilà. C’est signé Julio Medem !
« Les amants du cercle polaire » est donc une histoire d’amour fou, sans limites, intense et secrète. Une histoire de rêves, de vie et de mort (éros et thanatos, n’est-ce pas). Une histoire qui commence en enfance et finit en Laponie. Pour les deux amants, rien d’autre n’existe autour !
« Les amants du cercle polaire » n’aurait sans doute pas existé si Medem ne s’était pas appelé Medem, de gauche à droite, comme de droite à gauche ! Un nom donc « capicúa », un palindrome, qui lui a donné l’idée d’un récit à la structure symétrique, en échos deux par deux, voire en cercle (polaire !), avec, comme personnages principaux, les dénommés Ana et Otto !
Histoire faite aussi de hasards même si le scénario en béton ne laisse aucune place au hasard ! Medem n’a pas le style léger d’un Kieslowski, Medem lui, est un timide fébrile ! Je me souviens encore la tête de sa distributrice en France quand elle a m’a montré une critique du film : « du Claude Lelouch en mieux »… 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROMEO + JULIET, DE BAZ LURHMAN ou encore LUCÍA ET LE SEXE .

Julio Medem est né à San Sebastián et fait partie d’un vaste groupe de cinéastes en provenance du Pays Basque qui résident à Madrid et font les beaux jours du cinéma en espagnol. Son premier long, « Vacas », raconte la rivalité entre deux familles de paysans basques à travers les yeux de leurs vaches respectives. Par la suite, tous ses films contiennent des touches de basquitude ; « Les amants du cercle polaire », des références au bombardement de Guernica.
Coté casting, Najwa Nimri, plus habituée à des personnages plutôt fêlés, est une vraie découverte, complexe, mystérieuse. Fele Martínez, acteur lancé par Alejandro Amenábar dans « Tesis », au physique assez lisse (comme ce sera le cas ensuite de Tristán Ulloa dans « Lucía et le sexe »), s’éclate ici dans un rôle en or.
Le plus difficile pour Medem fut de travailler avec des enfants et des adolescents, y compris son fils, le petit Peru Medem, celui qui gifle son père dans la voiture ; son père, le toujours inquiétant Nancho Novo.
Coté image, le feu des deux amants contraste avec la froideur des couleurs. Juste un mot encore pour signaler que la musique de ce film magique est signé Alberto Iglesias, compositeur attitré de Pedro Almodóvar et de Julio Medem, plusieurs fois nommé aux Oscars. Encore un natif de San Sebastián, installé lui aux Etats-Unis.
A la suite des « Amants du cercle polaire », le réalisateur s’avoua vidé, grosse déprime, angoisses… Il put se délivrer en tournant un nouveau film, cette fois loin du pôle nord, dans la lumière éclatante de la Méditerranée, « Lucía et le sexe ».

voila ce qui arrive lorsqu'on fait reposer son amour sur des coincidences : une vie de superstitions qui ne survit à l'épreuve du hasard (le bus random) que dans le déni, dans la projection narcissique de l'un (le reflet d'otto dans les yeux morts d'ana) ...

Grande ! "Voy a quedarme aquí todo el tiempo que haga falta. Estoy esperando la casualidad de mi vida, la más grande, y eso que las he tenido de muchas clases. Sí, podría unir mi vida uniendo casualidades. La primera y la más importante fue la peor..." "Todo caduca con el ...

C'est juste grand, c'est sincère, c'est beau et tragique, c'est du Medem. C'est l'histoire de Ana et Otto (enfants, adolescents puis adultes) vu au travers des yeux d'Ana, puis vu au travers de ceux de Otto. Les comédiens ne sont pas les meilleurs de la scène espagnole, mais ...