LES CITRONNIERS

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À la frontière entre Israël et les territoires occupés, va se rejouer sur quelques centaines de mètres carrés un conflit qui mine le Moyen Orient depuis des années. Salma vit en Cisjordanie, d’une plantation de citronniers que son père lui a laissée en héritage. De l’autre côté du jardin, c’est Israël et c’est là où le Ministre de la Défense israélien et sa femme ont décidé de s’installer, dans une grande villa, avec vue sur le terrain de Salma. Mais le service d’ordre du ministre décrète que les citronniers sont une menace pour sa sécurité. Des terroristes pourraient s’y cacher et commettre un attentat sur la maison. Sans autre forme de procès, Salma est priée de se débarrasser de ses arbres.   

Salma n’en fait pas une affaire politique, elle en fait une affaire personnelle. Et décide d’en appeler à la justice pour que cette injonction soit annulée. Elle s’arme d’un avocat avec qui elle tisse un lien fort et intime, envers et contre toutes les mises en garde des garants de la morale, et s’en va combattre le système d’un pays dont elle ne comprend même pas la langue. David contre Goliath, si vous préférez. Mais Salma a une alliée de taille : l’épouse du ministre qui, du haut de sa tour d’ivoire, a une vue imprenable sur l‘injustice qui est en train de se jouer. 

Après La Fiancée Syrienne, le réalisateur israélien Eran Riklis retrouve en 2008 la grande actrice palestinienne Hiam Abbass pour Les Citronniers, drame très féminin, mais surtout fable qui raconte à échelle humaine et par l’absurde un inextricable conflit géopoliticoreligieux. Un film d’une grande délicatesse, d’une grande sagacité, et au final puissant dans le regard très humain qu’il porte sur le Moyen-Orient. Les Citronniers a d’ailleurs gagné un prix du public au Festival de Berlin 2008.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INTERVENTION DIVINE (Elia Suleiman dépeint un pays morcelé, écartelé, émaillé de checkpoints.) ou encore LA VISITE DE LA FANFARE (Comme la musique des Citronniers, celle de la Visite de la fanfare est signée Habib Shadah.).

« Après La Fiancée syrienne, je pensais en avoir fini avec le Moyen-Orient. Mais quand j’ai lu l’histoire des Citronniers, j’ai vu que c’était une mine d’or ». Voilà comment, à l’époque de la sortie des Citronniers en DVD, Eran Riklis explique son entêtement à parler de cette région extrêmement troublée du monde. Bien sûr, lui est israélien. Mais il a aussi étudié en Grande-Bretagne et vécu en Amérique du Nord ainsi qu’au Brésil et qui pourrait lui en vouloir de ne pas faire d’Israël le cœur de son art ? Pourtant son cinéma puise son inspiration et sa puissance là-bas. Sa notoriété, elle, va bien au-delà du marché moyen-oriental. En 2011, pour Playoff, Danny Huston, fils de John Huston, venait travailler à ses côtés et en 2012, ce sont Stephen Dorff et Alice Taglioni qui le rejoignent pour l’excellent Zaytoun, rencontre entre un pilote israélien et un jeune réfugié palestinien dans le Beyrouth de 1982. 

Au fil du temps, l’actrice Hiam Abbass s’est forgée une solide réputation d’experte dans les relations tendues qui crispent le Moyen-Orient. Elle a acquis cette image grâce à Eran Riklis bien sûr, puisqu’elle a participé à La Fiancée syrienne et aux Citronniers, mais aussi grâce à Free Zone d’Amos Gitaï, Munich de Steven Spielberg ou encore Paradise Lost, film choc sorti en 2005 sur deux jeunes Palestiniens missionnés de commettre un attentat suicide à Tel Aviv. C’est sur le tournage de Paradise Lost, qu’elle rencontre pour la première fois Ali Suliman, l’interprète de l’avocat dans Les Citronniers. Ali Suliman est d’ailleurs l’un des acteurs fétiches des réalisateurs américains désireux de parler du Moyen ou Proche-Orient. Il a été à l’affiche de Mensonges d’état de Ridley Scott mais aussi du Royaume et Du Sang et des larmes de Peter Berg. 

Les Citronniers s’inspire d’un réel fait divers relaté dans la presse israélienne, explique Eran Riklis au Nouvel Obs. Un conflit qui impliquait vraiment le Ministre de la Défense et ses voisins palestiniens. Mais le réalisateur s’en est tenu là : « J’ai suivi l’affaire de loin », dit-il, puis il ironise : « Dans un si petit pays, les « problèmes de voisinage » (appelons-les ainsi) sont fréquents ». Il n’empêche qu’au-delà de la fable et du scénario parfaitement imbriqué pour révéler quelque chose de fondamental dans le dysfonctionnement israélo-palestinien, il y a le quotidien d’un pays. Édifiant, n’est-ce pas ?

Eran Riklis est un cinéaste israélien et s’entoure de sa scénariste palestinienne Suha Arraf, qui signent un film d’une grande sensibilité. La mise en scène opte pour le huis-clos sachant apporter à la noirceur du propos la luminosité de ces scènes silencieuses souvent ...

Salma Zidane est une femme sans histoire. Agée d'une cinquantaine d'années, elle cultive son petit lopin de citronniers avec l'aide d'Abu Hussam, un vieil homme au service de sa famille depuis cinquante ans et qui la considère comme sa fille. Salma est palestinienne. Sa propriété ...

Ce film franco-germano-israélien raconte la vie de Salma, veuve palestinienne qui entretient seule sa plantation de citronniers située à la frontière israélo-palestinienne. Le jour où le ministre israélien de la défense s'installe dans la propriété adjacente à la plantation, ...