Avec
Focus, le cultissime Francis Leroi tourne le premier making of de sa carrière de cinéaste porno. Pour, précise-t-il, « relever le défi de la mise en abyme de filmer les acteurs, les techniciens et moi-même pendant le tournage d’un long-métrage dont je serais le réalisateur ». En l’occurrence Regarde moi, son ultime essai hard qu’il finira de justesse alors qu’il se savait atteint d’un cancer incurable. Il décèdera d’ailleurs quelques semaines après la fin du tournage. Dans Focus, le spectateur est donc totalement littéralement immergé dans l’ambiance d’un tournage de film X : problèmes de salaire, soucis sentimentaux de certains comédiens, vérifications de tests HIV, séances de maquillage, panne érectile, regards interrogatifs des acteurs entre les prises, petites tensions passagères, visite du « Journal du hard » sur le plateau, vol de matériel et amusantes réflexions philosophiques de Francis Leroi qui dit regretter de gâcher ses fantasmes à force de les filmer. En fait, Focus est probablement le meilleur making of jamais tourné sur un film X français. Car, comme le précise le critique de Libération Olivier Séguret en parlant des « pornocrates » : « On se demande bien en les voyant, en quoi leur noblesse et leur allure seraient indignes des tapis rouges ». Dont celui du festival de Cannes où, hélas, Francis Leroi n’aura jamais mis les pieds.
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