LES ENVOÛTÉS

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Dans Les envoutés de Pascal Bonitzer, un film sorti en 2019, Sara Giraudeau est une petite chose fragile en apparence mais que la fureur de la passion peut réveiller. Et de façon troublante elle y apparaît tour à tour comme Bernard son père et d’Anny, sa mère.

Cette femme-enfant est confrontée à un roc, celui de Nicolas Duvauchelle, et on est confronté à la fois à un roman d’amour courtois et à un film de fantôme. Entre un Paris tristement réaliste et le coeur sauvage des Pyrénées, le cinéaste ose un mélodrame métaphysique.

L’oeuvre elle-même est envoûtante, par la belle musique de Bruno Coulais, les images des confins perdus du Pays Basque et le joli rôle à contre-emploi de Josiane Balasko. Du fantastique pour dire l’amour, voilà ce qu’ose Bonitzer et voici donc son film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES AUTRES DE ALEJANDRO AMENABAR (2001) (Grand rôle pour Nicole Kidman, seule dans une grande maison en compagnie de ses enfants malades et qui attend le retour de son homme, parti à la guerre. Hélas, la maison est hantée...) ou encore GHOST DE JERRY ZUCKER (1990) (Oublions la fameuse scène de la poterie pour nous souvenir de l'argument romantico-fantastique du film: la femme hantée par la présence bienveillante de l'amour de sa vie prématurément disparu.).

Pascal Bonitzer, scénariste spirituel et quelque peu littéraire, rohmerien dans l’âme, restait sur quelques films très Paris rive gauche, comme Rien sur Robert, Petites coupures ou Cherchez Hortense. Mais il a mis de l’inquiétude dans son marivaudage. C’est d’abord en voulant adapter un roman de l’écrivain d’origine polonaise Witold Gombrowicz Les envoutés, dont il ne gardera que le titre, enfin en s’inspirant d’une nouvelle de Henry James Les amis des amis.

Il est probable que Bonitzer, grand cinéphile, se soit souvenu que Les innocents de Jack Clayton (1961) était déjà inspiré du Tour d’écrou, un des plus beaux livres de fantômes de Henry James. Et c’est la même atmosphère postromantique qui baigne le film de ses mélancolies, ses apparitions, ses disparitions.

Bruno Coulais, appelé à la rescousse, n’a eu qu’une quinzaine de jours pour composer et enregistrer la musique à cause des dates inamovibles de tournage du film. On admirera la performance. Le film, tourné en 25 jours, en novembre 2018 et en multipliant les risques, a connu sa part de chance. C’est notamment le cas des plans de montagne sur la mer de nuage, alors que la météo en cette saison prévoyait de la pluie et du brouillard permanent. Dans un film fantastique, il y a toujours des miracles.

Un ton particulier qui tient aussi de l'actrice Sara Giraudeau, à la fois subtile et effacée, bien sûr de Nicolas Duvauchelle jouant réellement le mystère, mais aussi de Nicolas Maury qui apporte une espièglerie bienvenue, une certaine légèreté. Il s'agit pour moi d'un ...

Sur fond de surnaturel : des personnes qui ont l'apparition de leurs proches juste avant la mort, Coline s'éprend de Simon et perd le contrôle. Et pourtant cela pouvait être si simple, si doux, si bucolique en plein milieu des Pyrénées et du calme de la nature. Mais Coline ...

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