Anne-Sophie Birot est une ancienne étudiante de la Femis, section scénario. Elle est issue de la Promotion 1997, qui comporte assez peu de noms passés à la postérité. A l’exception de celui de Marina de Van, coscénariste des premiers films de François Ozon et signataire de trois longs métrages assez dérangeants. La filmo d’Anne-Sophie Birot est éclectique. Avant de réaliser son unique long métrage de fiction, elle avait signé un court, Une vague idée de la mer et un documentaire sur Claude Chabrol intitulé Moteur, action, indiscrétions. Depuis lors on lui doit trois documentaires, Le Violeur d’aurore, Ad vitam et La Relève, ce dernier étant cosigné par Emmanuelle Bidou.
Une filmo tournée vers le documentaire qui éclaire certains aspects des Filles ne savent pas nager. Notamment cette volonté d’enraciner les personnages dans un milieu social précis, ce qui n’est évidemment pas sans influence sur la façon dont se mettent en place accointances et oppositions. Il n’est pas douteux par ailleurs que la cinéaste aime la Nouvelle vague, le choix d’un documentaire consacré à Chabrol l’atteste. Mais sa direction d’acteurs en porte également les traces. Tout comme sa collaboration au scénario avec Christophe Honoré, qui fera par la suite la carrière de réalisateur que l’on sait et dont toute l’œuvre est comme un hommage nostalgique à Truffaut et ses pairs.
Les deux ados du film sont exceptionnelles, le film leur doit beaucoup. On ne peut que regretter de n’avoir pas vu Karen Alyx, qui interprète Lise, plus souvent. Les filles ne savent pas nager était son premier film, qui a été suivi par quelques courts métrages et séries télé. Pas plus. Le cas d’Isild le Besco est évidemment différent. Puisque la petite sœur de Maïwenn est aujourd’hui une valeur sûre du cinéma français. Elle était entrée dans la carrière à l’âge de treize ans, pour camper une ado rebelle dans Les Vacances, puis dans La Puce, les deux premiers courts métrages d’Emmanuelle Bercot, qui la considérait comme un alter ego débordant de sensibilité. Elle a ensuite diversifié son registre, non sans avoir au passage été la muse de Benoit Jacquot dans nombre de films. Avant de passer, comme sa sœur, à la réalisation. Avec le souci d’un grand éclectisme : documentaires, télés, courts métrages, participations à des films collectifs. Dont Enfances, où elle se penche sur les jeunes années d’Orson Welles, confiant le rôle de la mère du futur cinéaste à Emmanuelle Bercot. Un joli renvoi d’ascenseur…