LES ÎLES

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Les Îles, avec Maximilian Schell, Marie Trintignant, Daniel Mesguich et Jean Dasté retrace l'histoire des habitants de l'île des Ardoines, touchés par la secheresse. C'est sous l'impulsion de Fabrice, que tous décident de rester quand même. 

C’est le troisième film d’Iradj Azimi en Bretagne, il y a déjà tourné Les jours gris en 1973 à Dinan et Utopia en 1978 au cap Fréhel. En 1982, le réalisateur iranien trouve à Ouessant l’île idéale pour mettre en scène ce qu'il appel "l'utopie de la solitude". En 1983 les Iles sort au cinéma.

Ignoré des dicos de cinéma, pratiquement oublié de tous, Les îles a tout de même eu le droit à quelques diffusions de temps en temps sur le câble... Mais le film est rare (sorti en VHS, mais pas de dvd), une aubaine pour les visiteurs de Filmo TV.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EAU LA TERRE ET LE PAYSAN (À travers deux générations de paysans sur une ferme des Côtes d'Armor, le film aborde l'épineuse question de la pollution des eaux bretonnes par les excès de l'agriculture industrielle.) ou encore CORNOUAILLE (Odile est une jeune femme indépendante et rationnelle à l'existence bien réglée. Pourtant, alors qu'elle prend possession de la maison de sa tante dont elle vient d'hériter en Bretagne, la réalité, petit à petit, commence à lui échapper...).

Dans les Iles, on peut, en cherchant bien,  trouver quelques maladresses qui sont probablement des expérimentations de la part du réalisateur. De loin, on peut se dire que ça à l'air de n'avoir rien à dire en dehors de la forme, que c'est presque ennuyeux. Et pourtant, on se trompe ! On trouve dans ce film un discours logique, fascinant et même touchant. C'est cette analyse et ce relativisme sur la réalisatiion de soi et en même temps l'acceptation de l'echec qui font l'attachement qu'on porte à ce film.

La troisième partie de ce film reste la plus captivante, le moment où, Fabrice s'installe seul sur une île, refusant d'être aidé, pour en tracer la carte et y faire pousser des récoltes, représente le dépassement de soit. Le personnage , fait preuve de resistance et en même temps de fusion complète par rapport à cette nature qui l'entoure. L'interprétation de Maximilan Schell, dans le rôle de Fabrice, élève le film à un niveau supérieur. Accompagné de silhouettes étranges et mélancoliques, parmi lesquelles Marie Trintignant et le mime Marceau qui incarne un président de L'Institut National de Géographie empreint d'un puissant mysticisme. 

La défaite finale de Fabrice face à la nature ne représente pas vraiment un échec... Peu importe le résultat, c'est le chemin qui a été parcouru et la façon dont il a été parcouru qui restent importants. Si l'ambiance est constamment étrange, le fantastique en tant que tel ne se manifeste qu'à la toute fin du film, dans un dénouement renouant avec l'univers des légendes bretonnes...