TZEDEK, LES JUSTES

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L'identité juive restera comme la question centrale de l'oeuvre de Marek Halter. L'écrivain qui a connu la folie des nazis pendant son enfance, n'a cessé de militer contre l'antisémitisme, au travers de ses romans, mais aussi d'une poignée de documentaires, notamment Les justes.

C'est ainsi qu'Israël appelle ceux qui ont sauvés des juifs de la Shoah, souvent en mettant leurs propres vies en péril. On en compte un peu moins de 25.000. Halter est parti à la recherche de quelques-uns d'entre eux, cinquante ans après la fermeture des camps de concentration. Pas tant pour les célébrer que pour montrer à travers eux, comment le Bien a résisté au Mal absolu que fut cette entreprise de génocide.

Partout sur la planète, d'Amsterdam à Tokyo, de Varsovie à Istanbul, Halter a retrouvé les traces d'une trentaine de ces hommes et femmes considérés, plus que des héros, comme des gardiens d'une part d'humanité dans l'époque probablement la plus sombre de l'histoire des hommes. A sa manière Les justes entretient un devoir de mémoire, en posant la question la plus fondamentale sur ces tristes heures. Non pas, pourquoi ceux-là ont décidé de sauver des juifs, mais pourquoi les autres ne l'ont pas fait. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KORCZAK (Le portrait par Andrezj Wajda d'un médecin qui devient protecteur d'orphelins juifs dans le ghetto de Varsovie) ou encore MONSIEUR BATIGNOLE (Ou comment un boucher-charcutier franchouillard décide de cacher un enfant juif dans la France sous l'occupation).

En se lançant dans Les justes, Marek Halter ne s'était pas rendu compte de l'étendue de ce travail. En premier lieu de la difficulté pour retrouver ceux qu'il cherchait, la plupart des concernés étant morts depuis longtemps ou tombés dans l'anonymat. Il a fallu passer parfois par les témoignages de juifs rescapés ou de leurs enfants, qui purent donner certains indices guidant vers leurs sauveurs.

Halter reçut aussi des coups de pouce inattendus. Par exemple, lorsqu'en Pologne il tombe sur Steven Spielberg alors en plein tournage de La liste de Schindler. Le documentariste voulait à tout prix filmer un train qui pourrait symboliser le départ vers les camps de la mort, mais n'avait pas les moyens d'en louer un. Spielberg proposa de lui prêter gratuitement l'un de ceux qu'il utilisait pour son propre film.

Dans une certaine mesure, Les justes est un complément à La liste de Schindler. Là ou Spielberg filme l'ambiguïté et le dilemme de son personnage, Halter met en lumière un profond sens de la morale, résumé par la citation de Maimonide, un rabbin du XIIe siècle, en exergue de ce documentaire "Tout être humain a des mérites et des vices. Celui dont les mérites dépassent les vices est un Juste".

Parfois titré Tzedek-les Justes (tzedek signifie Juste en hébreu) c'est un documentaire dans lequel Marek Halter parcourt l'Europe pour interviewer une trentaine de Justes (des personnes qui ont sauvé des Juifs de la déportation). Certaines histoires sont assez surprenantes, ...