LES MAINS EN L'AIR

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Cinéaste bien connu pour ses engagements politiques à gauche depuis son premier long métrage Mourir à trente ans en 1982, Romain Goupil a eu l’idée des Mains en l’air en réaction à l’actualité la plus brûlante de 2009 : toutes ces histoires de sans-papiers en France qui, paniquant à l’idée qu’ils allaient être contrôlés puis expulsés, se sont tués ou blessés gravement en tentant d’échapper aux policiers. Romain Goupil a aussi été frappé par la réflexion d’un petit garçon d’origine vietnamienne de son entourage qui avait peur d’être expulsé de France. Cette prise de conscience d’un gamin d’être dans une catégorie de population stigmatisée lui a soufflé l’idée du complot organisé par les enfants pour sauver l’un des leurs.

Goupil, qui est aussi son propre scénariste, a choisi de situer le moment où son héroïne se souvient, plus de 50 ans après les faits, pour mieux mettre à distance l’horreur du contexte politique actuel et souligner tout ce qu’on a fait subir aux enfants, en France, au début du XXIe siècle. Cette dénonciation de la politique menée par le gouvernement est d’autant plus troublante que, dans le film, le seul personnage adulte à comprendre les enfants est joué par Valeria Bruni-Tedeschi, la propre belle-sœur du Président de la République Nicolas Sarkozy. Les autres rôles d’adultes sont tenus par Hippolyte Girardot, dont nul n’a oublié la prestation dans Un monde sans pitié d’Eric Rochant et par Romain Goupil lui-même. Par ailleurs, Malika Doudaeva est dans la vie comme à l’écran la mère de Linda Doudaeva, l’actrice qui joue la petite Tchétchène menacée d’expulsion.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WELCOME ou encore LA PETITE BANDE .

La bande de copains au cœur des Mains en l’air renvoie aux autres bandes de copains qui émaillent les films de Romain Goupil : les militants du service d’ordre dans Mourir à trente ans, le groupe des copines d’A mort, la mort, les véritables copains du cinéaste qu’il a dirigés dans Une pure coïncidence. Pour que la petite bande des enfants fonctionne bien à l’écran, le cinéaste s’est organisé de manière à ce que, une fois que tous ont été choisis après un très long casting, les enfants aient du temps pour passer ensemble. « Nous avons fait beaucoup de lectures en commun, nous avons un peu vécu ensemble. On a joué et on s’est chamaillé », explique le cinéaste.

A l’écran, certaines scènes devaient scrupuleusement respecter le texte du scénario. D’autres laissaient place à une part d’improvisation. Comme il est apparu très vite que les enfants se mettaient à blaguer librement entre eux après chaque prise, Goupil s’est débrouillé pour filmer le plus possible ces moments de détente afin de pouvoir les intégrer au besoin dans son montage. Pour cela, il a été aidé par son choix de tourner en HD numérique, avec la caméra Red, qui offre une vraie profondeur de champ tout en permettant de faire durer les prises aussi longtemps qu’on le souhaite sans se préoccuper du coût de la pellicule.

Une des grosses difficultés a été d’élaborer la manière de parler les enfants entre eux. Dans son film La Petite Bande, Michel Deville avait réglé le problème en laissant quasiment muet les échanges entre ses jeunes personnages. Mais même si Goupil lorgne lui aussi du côté du conte, il avait tout de même besoin que ses jeunes héros s’expliquent et plaisantent entre eux. Il a d’emblée exclu un langage « racaille » qui risquait de sonner faux, mais aussi l’emploi des mots d’auteur qui rappellent trop la façon de parler des adultes. Il a ainsi créé une sorte de langage neutre qui garantissait un certain réalisme. De même pour la bande originale de son film, Goupil a exclu rap et techno préférant des musiques au violoncelle qui servent de contrepoint à l’action.

Un bon film qui arrive à aborder un sujet grave, la façon dont la politique et la police française traite les "sans papiers", avec le regard d'un enfant. De plus de nombreuses touches d'humour sont présentes. Cependant le film parait assez long alors qu'il ne dure seulement ...

Lorsque le film s'ouvre, une inscription indique que l'on est en 2067. Dans une grande maison blanche, une femme situe le contexte de l'histoire qu'elle s’apprête à raconter : ça s'est passé en 2009, à l'époque elle avait dix ans, l'école, avec son système d'élèves ...

Antisarkozyste convaincu, Romain Goupil la joue pourtant fine dans ce film espiègle à l'image des enfants, tous excellents. Et partant, on retiendra moins l'opposition manichéenne qui sous-tend le propos du cinéaste que le dynamisme et la sincérité des jeunes acteurs. ...