LES PROTOCOLES DE LA RUMEUR

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Marc Levin, le réalisateur du film « Les Protocoles de la rumeur », est un documentariste confirmé. En 1998, son film « Slam » consacré à la guerre des gangs reçut la Caméra d’Or au Festival de Cannes et le Grand Prix du jury au festival américain de Sundance. C’est même un habitué des sujets brûlants et en s’attaquant aux rumeurs qui suivirent les attentats du 11 septembre , il ne fait pas exception à sa propre règle. Comme l’a raconté le cinéaste, tout est parti d’une conversation avec un chauffeur de taxi égyptien peu après le 11 septembre, alors même que des rumeurs avaient déjà commencé à circuler selon lesquelles la communauté juive aurait été prévenue que les attentats allaient avoir lieu et que les quelque 4000 juifs employés dans les tours ne se seraient pas rendus à leur travail ce jour-là. Le chauffeur de taxi en question reprenant a son compte ces délires antisémites durant toute la course. Mais, ensuite, devant une tasse de café, il a confié à Marc Levin qu’en venant aux Etats-Unis, il voulait devenir musicien de hip hop. Le documentariste a été très intrigué par, je cite , « ce clash entre cette haine préformatée et les véritables penchants culturels de cette personne". Commence alors une enquête auprès de celles et ceux qui intéressent le cinéaste au premier chef : les gens de la rue.

 
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« Bien que je considère Michael Moore comme un génie qui a changé à jamais le monde du documentaire avec son « Fahrenheit 9/11» et comme un showman très sarcastique, je me démarque nettement de lui et ma démarche est différente » Fin de citation. C’est ainsi que Marc Levin définit lui-même son travail ou plus précisément sa place dans le paysage du documentaire américain.  Ce qui fonde sa démarche, c’est une volonté très pédagogique de montrer comment les dirigeants politiques et les leaders fanatiques religieux manipulent leurs opinions publiques respectives en exploitant des tragédies comme les attentats du World Trade Center, de Londres ou de Madrid à l’époque. D’où l’idée d’aller à la rencontre des premiers concernés dans les rues et dans les différentes communautés pour juger de leurs réactions. « Mon but, explique ainsi le cinéaste, n’était nullement d’apporter une réponse au problème mais d’amener tous ces gens à s’interroger sur leurs propres convictions. » Aux documentaires coups de poing, Levin préfère donc la voie du questionnement auprès des premiers intéressés, une voie « socratique » par conséquent qui vise à éveiller les consciences en multipliant les questions, en faisant jaillir les paradoxes au cours d’une conversation et en bousculant les préjugés au final. Enfin, il explique le recours à son père comme témoin dans son propre documentaire par la volonté d’adoucir la haine et la violence qui se font régulièrement jour chez d’autres de ses interlocuteurs. Une douceur que Levin explique par le fait que son père est devenu athée. Ou comment utiliser l’intime pour parler au monde de sujets brûlants et qui engagent l’avenir de chacun.

Première remarque, la description du film par le site, comme trop souvent, est fautive: Marc Levin ne dit pas aller "à la rencontre de tous ceux qui persistent à croire que les Juifs ont orchestré le 11 septembre - et qui contribuent à faire des Protocoles des Sages de Sion ...