LES QUARANTIÈMES RUGISSANTS

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Les Roaring Forties en anglais, les quarantièmes rugissants donc, désignent les latitudes entre le 40ème et le 50 ème parallèle dans l'hémisphère sud. Les marins les ont nommées ainsi à cause des vents violents observés dans ce secteur.

Jacques Perrin, acteur, producteur et Christian de Chalonge, réalisateur, se sont penchés sur l’extraordinaire parcours d’un anglais qui, en 1968, s’était engagé dans la course autour du monde en solitaire.

Pour nous, l’histoire démarre en France où un ingénieur électronicien spécialisé dans l'équipement maritime, Julien Dantec, apprend qu'un grand quotidien organise une course de navigateurs en solitaire, autour du monde et sans escale. Il propose à Janvier, grand favori de la course, d'équiper son bateau d'une de ses inventions - un correcteur de cap. Mais Janvier refuse, et Dantec, très déçu, décide de relever lui-même le défi : il participera à cette compétition. Mais il va prendre un mauvais départ et accumuler les problèmes et les retards. Le cauchemar a commencé. Comment va-t-il vivre cette situation seul à bord ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ALL IS LOST - J. C. CHANDOR (2013) (Un marin solitaire à bord de son bateau va devoir tout tenter pour survivre après une collision avec un conteneur flottant.) ou encore LE JOUR DE MON RETOUR - JAMES MARSH (2018) (Ce film est l'histoire authentique de Donald Crowhurst, l'homme qui a inspiré le personnage des quarantièmes rugissants.).

Jacques Perrin nous donne à voir une performance d’acteur réellement impressionnante. Occupant l’espace et le temps il est captivant du début à la fin. Julie Christie, qui joue son rôle et son texte en français, est formidablement touchante. Quant à Michel Serrault il est aussi convaincant qu’à son habitude. L’homme qui a inspiré le personnage de Dantec a réellement existé. Il s’agissait d’un britannique du nom de Donald Crowhurst. Navigateur amateur, il conçoit un radiocompas qu’il nomme Navicator. L’appareil ne se vent pas trop mal mais pas suffisamment pour éponger les dettes de sa société. Il décide alors de se faire un peu de pub en participant à la Golden globe race, tour du monde en solitaire et sans escale en 1968.

Le film de Christian de Chalonge nous montre comment les événements ont évolué pour lui et comment il est tombé petit à petit dans la tricherie, la paranoïa puis la folie et le suicide. Ses journaux de bord ont révélé le cauchemar qu’il a vécu lorsque l’on a retrouvé son trimaran abandonné en pleine mer. Jacques Perrin a été tout de suite été interpellé par l’aventure et le sort tragique de Crowhurst. Fan de l’océan et de la haute mer il a voulu écrire, produire et interpréter ce personnage et son parcours. Christian de Chalonge s’est embarqué tout de suite dans cette traversée et les deux hommes ont sût s’entourer avec, entre autres, Eric Tabarly comme conseiller technique et, parmi les cadreurs pour les prises de vue sur le bateau, un certain Patrick Blossier qui sortait de plusieurs saisons à bord de la Calypso avec le commandant Cousteau. 

Jacques Perrin a fait son service militaire dans la marine et l’univers maritime et les marins l’ont toujours fasciné. Pour preuve il produit un documentaire sur Tabarly en 2008 et coréalise en 2010 Océans avec Jacques Cluzaud puis, toujours comme producteur-coréalisateur avec le même, il nous propose Le peuple des océans en 2011.