LES SEPT VAMPIRES D'OR

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Dracula au pays du kung fu ! Au détour d'une conférence en Chine, le professeur Van Helsing est convaincu par un de ses étudiants d'aller chasser le vampire dans un petit village perdu de la campagne chinoise.

Plus qu'un film, c'est d'un événement historique qu'il s'agit. Première tentative, parfois naïve, de réunion de deux cultures et de deux légendaires maisons de production cinématographique: à ma droite, la britannique Hammer qui répandit la terreur au cours du troisième quart du XXe siècle, à coups de vampires et de créatures hybrides; à ma gauche, la hong-kongaise compagnie des frères Shaw, équivalent chinois et kung-fu de la Warner des frères du même nom.

Avec, aux commandes de ce film difficile à classer, un grand homme, l'acteur anglais Peter Cushing, héros d'une myriade d'horribles films produits par la Hammer, dans le rôle du Pr Van Helsing ou du baron Frankenstein. Un grand homme dont nous reparlerons après le film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DRACULA (LE CAUCHEMAR DE DRACULA, 1958) ou encore THE CURSE OF FRANKENSTEIN (FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPÉ, 1957) .

Plus que le début d'une nouvelle ère, ce film, sorti en 74, marque plutôt la fin d'un monde. Au tournant des années 80, les vampires et les karatéka vont commencer à se moquer d'eux-mêmes. Et les émules de Bruce Lee vont être remplacés par des Sammo Hung, des Jackie Chan et des Tsui Hark, et des histoires de fantômes chinois à dormir debout (ou à voler assis). Pour Peter Cushing, c'est également une rupture.

Après 20 ans passés à chasser le vampire ou à incarner le Sherlock Holmes -- son Chien des Baskerville, en 59, est resté comme la première version couleurs des aventures du détective --  il se retrouve en 76, sur le plateau d'un tout petit film de George Lucas, La Guerre des étoiles (premier premier épisode); il y incarne Grand Moff Tarkin, l'imperturbable chef des armées sombres. Mais pour une fois, il n'y croisera pas son meilleur ami, Christopher Lee, interprète légendaire de Dracula, qui tournera lui aussi dans les Star Wars de Lucas, mais plus récemment, dans les nouveaux Episodes 2 et 3, en tant qu'impitoyable Count Dooku.

Un mot enfin sur le réalisateur de ces Vampires d'or, encore un Anglais d'ailleurs, Roy Ward Baker.Baker, autre habitué des films d'horreur, ainsi que des séries Chapeau Melon ou Le Saint, est, lui, passé à la postérité pour le film A Night to Remember, en 1958, Atlantique Latitude 41, film de référence sur le naufrage du Titanic, jusqu'à celui de Cameron.