LES SOUVENIRS

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Difficile de réaliser son rêve quand on a 23 ans, qu'on veut plus que tout devenir écrivain et qu'on est obligé pour gagner le minimum de travailler de nuit dans des hôtels… Pas facile non plus d'être confronté à un père dépressif, un pote dragueur contrarié et à une grand-mère qui perd un peu la boule mais refuse de finir ses jours dans une maison de retraite… Compliqué aussi d'envisager l'amour, à moins que l'inattendu ne s'invite dans ce quotidien et n'amène un peu de couleur dans un futur teinté de grisaille.

Tout cela, c'est exactement ce que va vivre Romain, le héros du film de Jean-Paul Rouve, à découvrir ou redécouvrir dans un instant. Une comédie sur les sentiments, la famille, l'amitié et le temps qui passe, tirée d'un roman déjà épatant signé David Foenkinos.

Michel Blanc, Annie Cordy, Chantal Lauby et le jeune Mathieu Spinosi (la révélation du film) vont marquer vos rétines et vos esprits, vous apportant tout ce que le titre vous promet : des "Souvenirs"…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES INVITES DE MON PERE (La famille : vaste sujet de débat et de comédie, d'autant plus quand les membres de sa tribu ont la fâcheuse manie de partir en vrille !) ou encore AMOUR (Alzheimer sera parait-il LE mal du 21e siècle. Deux regards sur ce fléau, l'un dramatique signé Haneke, l'autre amusé...).

Etonnant parcours que celui de Jean-paul Rouve. Au départ, il était sans doute le moins tonitruant de la bande des Robins des bois, comiques maniant absurde et grand guignol, héros de la fin des années 90 sur les chaînes Comédie et Canal +. Des six membres originaux de la troupe, certains ont réussi avec brio le passage du petit au grand écran. On peut évidemment citer Marina Foïs, une des actrices qui va se révéler très sollicitée au cinéma après ses cartons publics dans Police, Boule et Bill ou Papa ou maman. Pierre-François Martin Laval s'est lui aussi tiré de l'écueil de l'après-télé en signant en tant que réalisateur le gros succès Les profs et ses plus de 4 millions de spectateurs.

Mais Jean-Paul Rouve semblait en retrait ou en tout cas plus discret au début des années 2000. Certes, on avait aperçu son physique affûté dans Astérix et Obélix mission Cléopâtre, Monsieur Batignole, en sosie irrésistible de Michel Polnareff dans Podium ou dans Un long dimanche de fiançailles en facteur à vélo spécialiste du dérapage contrôlé. Mais c'est sa volonté affichée très tôt de passer à la réalisation qui a fait de lui un artiste à part et un talent remarqué. Son premier film en 2008 s'éloignait radicalement de la comédie : Sans arme, ni haine, ni violence est une adaptation très personnelle de l'un des épisodes de la vie du truand Albert Spaggiari, à partir de son évasion spectaculaire du bureau d'un juge niçois en 1977. Mégalomanie, paranoïa, identités multiples : le personnage du malfrat est un cas d'école pour quelqu'un comme Jean-Paul Rouve, fasciné par le travestissement et l'ubuesque : qui d'autre que lui-même aurait pu jouer Spaggiari ? Il s'attaque ensuite en 2012 à une fable fantastico-familiale avec Quand je serai petit, dans laquelle il partage l'affiche avec Benoît Poelvoorde.

Les souvenirs, gros succès public de l'hiver 2015 le conforte dans sa légitimité à aborder des thèmes à la fois sensibles, drôles et fédérateurs d'émotions, domaine où il excelle…

Je ne sais pas vous, chers amis cinéphiles, mais mon année 2015 versant cinéma se refusait à débuter. Pris dans le tourbillon des évènements qui nous frappèrent tous, à nos cœurs défendants, j'étais devenu Charlie, mais aussi juif, musulman, flic( !), par dessus tout ...

Je gardais du roman de David Foenkinos le souvenir d'une grande tendresse, d'une grande douceur et j'espérais retrouver ce sentiment en rentrant cet après midi dans la salle 11 du cinema de ma ville. Si j'étais peu inquiète quand au rôle de la grand mère joué par Annie ...

Après l'adaptation de La délicatesse (2011), suivant la naissance d'une histoire d'amour farfelue entre Audrey Tautou et François Damiens, ce sont Les Souvenirs de David Foenkinos qui viennent désormais faire un tour sur le grand écran. Cette fois-ci, l'écrivain laisse les ...