LES TRIBULATIONS D'UNE CAISSIÈRE

en VOD

Nous les croisons chaque jour mais notre échange se limite souvent à un « bonjour », « merci » et « au revoir »...Ce sont les caissières. Du bout de leur tapis roulant, elles n’ont apparemment rien de vedettes de cinéma ! Et pourtant, dans le film que vous allez découvrir, Pierre Rambaldi leur offre le premier rôle, à travers le personnage de Solweig, jeune femme souriante, confrontée à la fatigue, l’impolitesse, le rythme du boulot. Mais attention, Solweig a un secret, une double identité ! Une fois rentrée chez elle, elle raconte sur un blog les péripéties de sa journée.
Super-héroïne et de super-marché en quelque sorte. Comptes ronds et conte de fées également, car la route Solweig va croiser celle d’un prince charmant, rencontré un soir de neige... Ne vous attardez pas sur les clichés apparents de ce qui n’aurait pu être qu’une bluette indigente: Déborah François apporte à son personnage la grâce et l’acidité nécessaires pour faire autre chose de cette histoire, tirée du roman best-seller d’Anna Sam, caissière elle-même ! Il était donc une fois, quelque part dans une grande surface...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIE EST BELLE (Frank Capra et Pierre Rambaldi, même combat! La vie des gens simples, bouleversée par l'inattendu ou le merveilleux. L'arrivée d'un ange pour l'Américain, celle d'un prince charmant pour le Français...Critique sociale et romantisme font bon ménage !) ou encore LES NEIGES DU KILIMANDJARO (Le monde ouvrier est un formidable terrain de cinéma. Robert Guédiguian en a fait sa source d'inspiration principale, prouvant film après film que le petit peuple à de grandes choses à raconter. Qu'il peut aimer, souffrir, rire et pleurer comme les héros hollywoodiens !).

Comment faire d’un super-marché un décor de cinéma ? Ces immenses espaces commerciaux, remplis à ras bord de produits en tout genre ne débordent pas de sex-appeal ! Pour l’équipe de Pierre Rambaldi, la période de Noël s’imposait : il fallait un univers coloré, joyeux, accueillant, dans lequel les caissières sont comme entre parenthèses, hors de la vraie vie. Autre parallèle avec la féerie de Grimm ou de Perrault: le mal et le bien qui rôdent entre les rayons !
Ici, le méchant est incarné par deux hommes : Mercier, petit chefaillon indigent, harceleur moral boutiquier, campé par un Jean-Luc Couchard au physique de l’emploi...Et puis il y a Monsieur Ferry, Marc Lavoine, patron de presse impitoyable,  lancé telle une bête sur les traces de cette blogueuse de plus en plus populaire...Il fallait aussi un personnage ambivalent, à la fois traître et amie: c’est Elsa Zylberstein qui l’incarne.Et puis des alliées de l’héroine, ses amies, ses confidentes, ses inspiratrices : d’autres caissières. Des femmes sensibles, fortes et fragiles représentées par Firmine Richard ou Alice Belaidi. Enfin un prince, charmant évidemment et c’est Nicolas Giraud, repérée dans Voir la mer de Patrice Leconte qui endosse le costume. C’est le volet romantique du film de Rambaldi, dont le modèle de comédie sociale est calqué sur un maître en la matière: Frank Capra. Le cinéaste américain, au travers des films références comme La vie est belle, Mr Smith au Sénat ou L’extravagant Mr Deeds a su dépeindre les petites histoires de gens normaux, en faisant de véritables spectacles...
Car, sous le couvert d’une réflexion gentillette sur le sort des employées de supermarché,  Les tribulations d’une caissière  aborde les questions plus profondes de la pénibilité de ces emplois, du racisme, du sort réservé aux femmes dans l’entreprise ou des préjugés sociaux. Déborah François, révélée par les frères Dardenne et remarquée dans Le premier jour du reste de ta vie en est la parfaite incarnation...