LES TROIS MOUSQUETAIRES (VERSION RESTAURÉE)

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Alleluia ! Voici une belle version restaurée d’un film en couleurs qui a fait rêver les gens de ma génération, sorti en 1953. On appelait ça un film de cape et d’épée, et l’on se faisait des rapières avec des branches de saule !

C’est donc, sous la direction d'André Hunebelle, une des innombrables versions des « Trois mousquetaires ». Avec Georges Marchal en d’Artagnan, Bourvil en Planchet. On notera que la belle et infâme Milady est portée par la capiteuse Yvonne Sanson, star du mélodrame italien chez le maître Matarazzo. L’autre transalpin du casting c’est Gino Cervi, dans la peau de Porthos, lui qui fut célèbre en Peppone.

Bref c’est une ravissante coproduction franco-italienne, sangbleu et mort de tous les diables !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES TROIS MOUSQUETAIRES DE BERNARD BORDERIE (1961) (Deux films pour le prix d'un, "Les ferrets de la reine" et "La vengeance de Milady", deux époques pour être plus proche du roman de Dumas. Avec le sympathique Gérard Barray dans le rôle de d'Artagnan et cette fois Jean Carmet en Planchet. Sans oublier la belle Mylène Demongeot en Milady.) ou encore LA FILLE DE D'ARTAGNAN DE BERTRAND TAVERNIER (1994) (On se souvient que Bertrand Tavernier, grand amateur de films de genre en général et de Ricardo Freda en particulier, voulut permettre à ce dernier de réaliser ce film. Hélas ce fut un échec relationnel et professionnel et Tavernier dut réaliser le film. Une amusante fantaisie.).

Les Trois mousquetaires sortirent pour la première fois en feuilleton dans la presse, en 1844. Alexandre Dumas connut avec ses gascons ferrailleurs son plus grand succès. La première version cinéma est muette, célèbre et française puisqu’elle est signée en 1903 de Georges Melies. Puis les gascons fous régnèrent aux quatre coins du monde, Douglas Fairbanks, Max Linder, Gene Kelly, Gérard Barray, Jean-Paul Belmondo, Philippe Noiret et tant d’autres, tirèrent du fourreau leur colichemarde ! André Hunebelle qui dirigera si souvent Jean Marais dans des films de cape et d’épée, je pense au fameux Bossu (1960) ainsi qu’au Capitan (1961), avec Bourvil d’ailleurs, s’attaque pour la première fois à ce genre hélas pratiquement disparu.

Côté scénario c’est du brutal, l’ami Michel Audiard a mis son costume du 17ème et trempé sa plume dans l’encre d’un des plus grands écrivains d’aventure et de roman historique. Ce qui ne l’empêche pas une ou deux sorties anachroniques de son cru, notamment quand il fait dire à Bourvil/Planchet « il faudrait une révolution ». Mais aussi ce remarquable aphorisme mis dans la bouche de Claude Dauphin, le narrateur, « Une amitié pour être bien trempée doit l’être dans le sang des autres. »

Signalons que le film connut le plus gros box-office de tous ceux écrit par le scénariste: plus 5 millions et demie d’entrées France, ça laisse rêveur. C’est d’ailleurs André Hunebelle, séduit par ce jeune journaliste fort en gueule, qui l’avait fait entrer dans la confrérie du cinéma en lui confiant en 1948 l’écriture de son premier film, « Mission à Tanger ». Un mot encore pour dire que Bourvil n’est pas à cette époque l’énorme star qu’il deviendra avec « La traversée de Paris » de CAL trois ans plus tard. Et pour que la boucle de l’humour soit bouclée André Hunebelle, bien que fatigué et vieillissant tournera « Les quatre Charlots mousquetaires » vingt ans plus tard. Vingt ans après comme aurait dit Alexandre Dumas.

Presque un an après mon premier Niblo, "Ben-Hur", alors que je commençais à peine à m'en remettre, je découvre un deuxième film de ce pionnier du cinéma (plus ou moins complètement tombé dans l'oubli, mais plus pour longtemps ! / Indiquons, pour la postérité, que ma ...

C’est difficile de voir une énième version d’un livre lu une bonne douzaine de fois sans se poser de questions sur l’adaptation, et ce même si c’est ici, a priori, le Trois mousquetaires le plus vieux que j’ai dû voir dans ma vie, je m’excuse donc par avance si ...