MA MÈRE ET MON PÈRE (ANNEM VE BABAM)

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8 avril 2015. On célèbre le cinquantième anniversaire de l’accord bilatéral de main d’œuvre entre la France et la Turquie qui a officialisé la migration de quelques 200.000 Turcs en France. La veille, à Istanbul, avait lieu l’avant-première de Ma mère et mon père, premier film de Müret Isitmez, qui justement retrace le parcours migratoire de ses parents.

On suit donc Gülperi et Hasan, couple de Français d’origine turque, qui ont émigré de la Turquie vers la France dans les années 1970. La réalisatrice ramène ses parents sur les chemins qu’ils ont empruntés, pour parler des difficultés qu’ils ont rencontrées en Turquie comme en France, ainsi que des raisons qui les ont poussés à émigrer. Mais surtout, tout au long de ce voyage, nous découvrons aussi leur histoire d’amour, marquée par de multiples séparations et des sacrifices, conséquences de la pauvreté et de la nécessité d’aller chercher du travail toujours plus loin.

Comme l’explique la réalisatrice Müret Isitmez, Française née à Strasbourg, « Ce film est un hommage à tous ces êtres qui, un jour, ont eu le courage d’aller vers un ailleurs, dans l’espoir d’un meilleur » et au passage Ma mère et mon père nous rappelle que, dans la plupart des cas, l’immigration n’est pas un acte choisi mais plutôt subi.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SWAGGER (Un documentaire singulier sur des jeunes issus de l'immigration dans un lycée de banlieue) ou encore NOUS TROIS OU RIEN (L'histoire d'un couple qui fuit l'Iran et vient s'installer en France, Inspirée de l'histoire vraie du réalisateur et acteur principal, Kheiron).

A l’origine du cinéma, il y a le documentaire. La sortie d’usine ou l’entrée du train en gare de la Ciotat filmés par les frères Lumière, sont des films documentaires. Et si depuis la création du cinématographe, la fiction a pris une place prépondérante, et la télévision lui a offert une fenêtre de diffusion et de production, le film documentaire a su garder sa place dans les salles - comme c’est le cas pour Ma mère et mon père -  où il rencontre régulièrement des succès retentissants.

Au premier rang se trouve bien sur le documentaire animalier : des films comme Le peuple singe, Microscosmos ou La marche de l’empereur ont été vus par des millions de spectateurs. Il faut dire que Le monde du silence de Louis Malle et du commandant Cousteau, avec sa Palme d’or à Cannes et 4,6 millions d’entrées, n’est pas pour rien dans l’attachement du public pour les documentaires explorant la vie des animaux.

Mais le documentaire sociétal a lui aussi ses fans : Merci patron ! qui retrace le combat d’un couple au chômage et criblé de dettes contre Bernard Arnault a ainsi créé la surprise en 2016 en attirant plus de 500.000 spectateurs. Le genre est tellement productif que l’Académie des arts et techniques du cinéma a créé un César en 2007 pour récompenser le documentaire. A Cannes, le documentaire a fait son grand retour sur le devant de la scène avec Fahrenheit 9/11 qui a remporté la Palme d’or. Un film vu par près de 2.400.000 français et qui a rapporté plus de 120 millions de dollars aux USA. Alors à quand un documentaire sur le phénomène ?!