MA VOISINE DU DESSOUS

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En février 2004, TF1 diffusait le téléfilm de Laurence Katrian, mené par Michèle Laroque et Richard Berry : Mon voisin du dessus. Trois ans plus tard, la même Michèle Laroque faisait ses débuts à Hollywood dans Ma voisine du dessous... le remake.

Installée à Los Angeles, Christine Letellier, une femme d’affaires à qui la vie semble sourire en permanence, est sur le point de se marier. Un peu à l’étroit dans leur très chic appartement, les deux tourtereaux rêvent de le transformer en duplex. Oui mais, voilà, le voisin du dessus – qui est, en même temps, leur locataire – n’a aucune envie de déménager.

A la fois comédie romantique et guéguerre de voisinage, Ma voisine du dessous réunit, autour de Michèle Laroque : Ed Quinn, Gia Mantegna, Ann Cusack – la sœur de John – et Matthew Modine dans le rôle de l’irascible voisin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FOLLES DE LUI (2001) (Amanda et Jim sont voisins et, ici aussi, il se pourrait bien que Cupidon s’en mêle...) ou encore FENÊTRE SUR LE PACIFIQUE (1990) (Sur un mode plus sombre, la relation, également, conflictuelle entre propriétaires amoureux et locataire indélicat.).

C’est après Comme t’y es belle ! de Lisa Azuelos, et avant Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt, que Michèle Laroque partit aux Etats-Unis incarner cette voisine du dessous rebaptisée Christine, alors qu’elle se prénommait Claire dans la première et française version. Le remake que vous venez de voir fut initié et produit par Michèle Laroque, elle-même, qui rejoignait ainsi le club, relativement fermé, des acteurs ayant repris leur propre rôle dans le remake de l’un de leurs films, tel Clark Gable, dans la Belle de Saïgon puis dans Mogambo ; Gérard Depardieu dans Mon père ce héros puis dans My father, ce héros, Penélope Cruz dans Ouvre les yeux puis dans Vanilla Sky ou, encore, Jean Reno et Christian Clavier dans les Visiteurs puis dans les Visiteurs en Amérique.

Ma voisine du dessous est le deuxième long métrage de l’Américain Eddie O'Flaherty, déjà remarqué pour Fighting Tommy Riley, un drame qui, sorti en 2004 – un an avant le Secret de Brokeback Mountain –, racontait la chaste amitié d’un boxeur hétéro et de son entraîneur homo. O'Flaherty confia que, comme leurs personnages dans le film, Michèle Laroque et Matthew Modine étaient des acteurs aux méthodes de travail très opposées. Autant celui-ci adorait l’improvisation et la spontanéité, autant celle-là voulait préparer méticuleusement et indéfiniment chaque plan. « Elle aimait tout disséquer, tout connaître de l’intérieur », confia-t-il. L’anglais n’étant pas sa langue maternelle, son texte ne lui venait pas aussi facilement qu’à son partenaire, que ces incessantes répétitions ennuya un peu. Cette différence entre les deux partenaires fit la joie du cinéaste qui s’en servit pour rendre encore plus crédible leur duo.  

On se souviendra qu’en 1990, Matthew Modine avait été la victime de son locataire, l’indélicat Michael Keaton, dans Fenêtre sur le Pacifique, le thriller de John Schlesinger. Révélé, en 1985, par le rôle titre de Birdy, le film d’Alan Parker, il avait entamé sa carrière de comédien au début des années 1980, à la télévision et dans quelques spots publicitaires. Après Birdy, on l’avait vu, entre autres, en valeureux soldat dans Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, en agent du FBI amoureux de Michelle Pfeiffer dans Veuve mais pas trop de Jonathan Demme, ainsi qu’en chirurgien un peu coincé, époux de Julianne Moore, dans Short Cuts de Robert Altman, qui lui vaudra, comme à l’ensemble de la distribution, un Golden Globe et la Coupe Volpi du Festival de Venise 1993.