MARGOT VA AU MARIAGE

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Noah Baumbach, né à New York en 1969 de parents écrivains et critiques de cinéma, a réalisé Kicking and screaming, Mr Jalousy, et, sous le pseudonyme de Eddie Fusco, Highball : trois films non distribués en France, avant que son scénario de La Vie aquatique pour Wes Anderson et son quatrième long métrage, Les Berkman se séparent, présenté à Sundance en janvier 2005 et nommé l’année suivante pour l’Oscar du meilleur scénario, ne fassent de lui la nouvelle coqueluche du cinéma indépendant américain.

Cela n’a pas empêché son opus suivant, en 2007, Margot va au mariage, de rester à son tour inédit sur le territoire français, malgré son casting aussi disparate qu’impressionnant. Nicole Kidman, Jennifer Jason Leigh et Jack Black, acteurs d’horizons bien différents, se partagent ainsi la vedette de ce film entre comédie et drame, entre retrouvailles festives et règlement de compte familial. Comme son titre l’indique, il s’agit de la visite de Margot, qui se rend à la noce de sa jeune sœur. Pauline convole pour la deuxième fois dans la maison héritée de leur mère et située dans les Hamptons. Tandis que les adultes se chamaillent voire pire si manque d’affinités — Margot étant un personnage dont les jugements tombent comme des couperets—, le fils de celle-ci, la fille de Pauline et une voisine, découvrent la sensualité, la sexualité et la trahison.

Le titre, en VO, Margot at the wedding, est directement inspiré de Pauline at the beach, titre anglais du film de Eric Rohmer, Pauline à la plage, sorti en 1983 et qui fut une sorte de référence pour le jeune Noah Baumbach : celui-ci, lorsqu’il était adolescent, voyait autant de blockbusters américains que de films de la Nouvelle Vague française recommandés par ses parents.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RACHEL SE MARIE DE JONATHAN DEMME (2008) (Une jeune femme se rend au mariage de sa soeur, point de départ identique au film de Noah Baumbach.) ou encore GASPARD VA AU MARIAGE DE ANTONY CORDIER (2018) (Le réalisateur français a appelé ainsi son film en hommage à celui de Noah Baumbach, tout en s’amusant du fait que ce dernier rendait lui-même hommage à Eric Rohmer, cette « circulation » entre le cinéma français et américain lui plaisant bien...).

Difficile, malgré ses dénégations, de ne pas déceler de l’autobiographie dans les films de Noah Baumbach : il y en a dans ses premières œuvres comme dans Frances Ha, While we’re young ou The Meyerowitz Stories. Si ses fictions se nourrissent, bien entendu, de sentiments authentiques et d’histoires vraies, elles s’en éloignent aussi, les mélangent, les malaxent pour mieux faire du cinéma… Comme ils se doit.

Margot va au mariage est ainsi le deuxième volet d’une trilogie, commencée avec Les Berkman se séparent et terminée avec Greenberg ; le but annoncé de Noah Baumbach étant de réaliser, dans l’ordre, un film s’inspirant des travers de son père, un deuxième de ceux de sa mère et un troisième des siens propres ! Son regard sur les êtres est teinté d’une mélancolie acide, la plupart d’entre eux s’étant rêvés en grands artistes et se réveillant en une version médiocre d’eux-mêmes, des hommes et des femmes pas totalement ratés, mais bien loin d’avoir pleinement réussi. Margot va au mariage plonge en plein dans ce bain de regrets et la méchanceté du personnage interprété par Nicole Kidman, ses remarques blessantes à son fils balancées d’un ton doucereux, ses constats cassants assénés à sa sœur, la rendent très antipathique. Même s’ils sont la résultante d’une fragilité récente, puisque Margot envisage de quitter son propre mari, ils sont aussi inhérents à son caractère difficile, son égoïsme forcené, son ambivalence foncière.

A l’image d’un Woody Allen, chantre, comme lui, de l’introspection familiale et de la cinéphilie affirmée, Noah Baumbach situe la plupart de ses films à New York, mais lui reste dans son Bronx natal, tandis que le réalisateur d’Annie Hall sillonne Manhattan. Autre lien entre les deux metteurs en scène, leur passion commune et absolue pour le maître suédois Ingmar Bergman.  On a aussi souvent comparé Noah Baumbach à Woody Allen, pour l’humour désespéré de ses chroniques, et sa propension à mettre en scène les femmes de sa vie : Jennifer Jason Leigh puis Greta Gerwig.

Une comédie dramatique bien dans la veine de Noah Baumbach. Une alternance entre humour et drame mais qui se confond par moments, l'écriture de Baumbach vaut surtout pour sa description de personnages pas habituels. D'ailleurs, le casting est plutôt bien fait avec d'excellents ...

C'est le deuxième film que je vois de Noah Baumbach après l'excellent "Mariage Story". En ayant vu ces deux films et sondé le reste de la production, je pense pouvoir dire que Baumbach est un auteur, qui s'intéresse à la famille et notamment au mariage. ...