MÉNAGE

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Le premier court métrage de Pierre Salvadori est un film à chute (littéralement !), une mécanique de haute précision que ses films suivants (empathiques et humains avant tout) viendront élégamment assouplir, grâce à leur équilibre délicat entre burlesque et comédie de mœurs. Pourtant, déjà, l’obsession de Blanche – dont la maniaquerie redouble la précision des cadres et des effets – annonce celle, toute aussi domestique, du personnage joué par Catherine Deneuve dans Dans la cour.

Alors, si, en vingt ans, la manière a changé, si le regard s’est adouci, la puissance comique et le compagnonnage avec un producteur – Philippe Martin des Films Pelléas – sont bel et bien nés, là, dans cet appartement trop propre servant d’unique décor à un huis clos au rire grinçant, acte de naissance d’un auteur aussi populaire qu’exigeant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RUPTURE (Clown et assistant de Jacques Tati, Pierre Etaix signe ici une merveille de court métrage burlesque en huis clos, écrite avec Jean-Claude Carrière.) ou encore SAFE (Une autre obsession de la propreté, qui n'a plus rien de drôle : le personnage de Julianne Moore, persuadée que son environnement est toxique, sombre dans la folie.).

Premier film de Salvadori. Un court métrage coup de poing, portant en germe en lui les relations entre les personnages et peut-être une des phrases clés du film Cible émouvante : "mais ce n'est quand même pas moi qui suis anormal?" En effet qui des deux personnages ici présentés ...