MIMIC

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En 1996, lorsque Guillermo Del Toro tourne Mimic, il sort du triomphe de Cronos, son premier long métrage, lauréat du Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes. Malgré un budget très réduit, il y révélait au monde ce que les professionnels mexicains avaient déjà compris au travers de ses deux courts métrages incroyablement inspirés (Doña Lupe et Geometria) : un univers fantasmagorique très personnel d’une sympathique fausse candeur, d’une rare richesse et d’une réjouissante complexité.

Happé par Hollywood, Del Toro essayait alors de lutter pour protéger sa singularité dans l’usine à blockbusters californienne. Mais pour reprendre ses mots, Mimic reste « le pire cauchemar de sa vie » ! Le souvenir d’une éternelle sensation de « devoir sacrifier un doigt, une main, un pied... ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE (THEM !, GORDON DOUGLAS, USA-1954) ou encore CHASSE À L’HOMME (HARD TARGET, JOHN WOO, USA-1993) .

Pour être sûrs d’atteindre leur objectif (faire frissonner le spectateur d’effroi), les producteurs de Mimic ont cumulé les ressorts dramatiques déjà bien rodés. On y retrouve des scientifiques dépassés par leurs expérimentations, ou leurs bidouillages génétiques, dont les créatures prennent le pouvoir : grand classique de la SF depuis Frankenstein ou L’île du Docteur Moreau notamment. Ces animaux géants, agressifs et dangereux, mettent ici l’espèce humaine en danger, comme pouvaient le faire les monstres préhistoriques de la série des Jurassic Park, par exemple.

La phobie des insectes est une autre valeur sûre du genre, déjà au cœur de Tarantula, ou, bien sûr, La Mouche. On les a aussi vus très réalistes dans Phase IV, œnophiles dans Arachnophobie, géants dans Starship Troopers, intrusifs dans Bug, et à l’honneur dans nombre de séries B aux titres improbables. Ils y sont tantôt pyromanes (Les Insectes de feu), tantôt innombrables (L’Horrible invasion : Kingdom of the Spiders), tantôt contaminés (L’Inévitable catastrophe : The Swarm). Le chef-d’œuvre du genre, la référence historique, restant probablement Des monstres attaquent la ville (Them ! de Gordon Douglas, réalisé en 1954) dont la mémorable scène finale, dans les égouts, semble avoir directement inspiré les séquences souterraines de Del Toro.

La spécificité de Mimic est d’associer ces peurs animales avec une parano terrifiante : et si ces ennemis étaient doués de facultés de mimétisme qui leur permettraient d’emprunter une apparence humaine et ainsi de s’introduire impunément au plus près de nous... Cette thématique est plus largement développée dans les deux sequels, inédits en salle en France, Mimic 2 : Hardshell (de Jean de Segonzac) et Mimic 3 : Sentinel (de J.T. Petty).

Une épidémie transmise par des cafards ravage Manhattan. Le seul moyen de le combattre est de trouver une arme biologique. Susan Tyler (Mira Sorvino) est appelée pour trouver une solution. Elle va utiliser des insectes génétiquement modifiés pour éradiquer cette maladie. ...

Grâce à la bonne réception de son premier film "Cronos", le cinéaste mexicain Guillermo Del Toro gagna son ticket pour Hollywood, se voyant confié par les frangins Weinstein l'adaptation d'une nouvelle de Donald Wollheim. Malheureusement, Del Toro entrera rapidement en conflit ...

Si jamais vous vous étiez réconciliés avec le monde insectoïde grâce à Microcosmos, ce film risque de vous faire déchanter. Guillermo Del Toro présente des bestioles répugnantes et se sert de cet argument pour dénoncer des manipulations scientifiques qui ont été créées ...