MISS DAISY ET SON CHAUFFEUR (VERSION RESTAURÉE)

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C’est le choc de deux cultures : comment une riche veuve blanche et juive ayant toujours vécu dans le Sud ségrégationniste accepte peu à peu à ses côtés la présence d’un chauffeur pauvre, noir, analphabète et forte tête. Plus d’une vingtaine d’années passent sur eux, le monde autour bouge et eux-mêmes avancent imperceptiblement. Adapté d’une pièce de théâtre à succès d’Alfred Uhry, Miss Daisy et son chauffeur fut également un énorme succès sur grand écran. Il rafla, en 1990, un double prix d’interprétation au Festival de Berlin, quelques Golden Globes, ainsi que l’Oscar du meilleur film, du meilleur scénario, du meilleur maquillage, et celui de la meilleure interprétation pour Jessica Tandy.

Dans le rôle de la vieille dame acariâtre, cette comédienne de théâtre d’origine britannique alors âgée de quatre-vingts ans, connut un deuxième souffle à sa carrière cinématographique riche de quelques films importants dont Le Château du Dragon de Joseph L. Mankiewicz (1946) et Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963). Dans les années 1980 et 1990, elle était en bonne place au générique des succès inattendus que furent Cocoon de Ron Howard et Beignets de tomates vertes de John Avnet.

Jessica Tandy (7 juin 1909-11 septembre 1994) avait débuté comme comédienne à seize ans dans le théâtre anglais, face à Lawrence Olivier ou John Gielgud, se faisant une spécialité des héroïnes shakespeariennes. Emigrée aux Etats-Unis, elle créa à Broadway, en 1947, le rôle de Blanche Dubois dans Un tramway nommé Désir, sous la direction d’Elia Kazan et aux côtés de Marlon Brando, Kim Hunter et Karl Malden. Mais c’est Vivien Leigh qui remporta le rôle (ainsi que l’Oscar) dans l’adaptation cinématographique de Kazan reprenant le reste du casting original, en 1951. Dans Miss Daisy et son chauffeur, Jessica Tandy tient tête à Morgan Freeman, qui avait créé le rôle au théâtre en 1987 et dont le personnage de Hoke fit la gloire au cinéma. Et cette version restaurée toute neuve est en 4K, s’il vous plaît !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 48 HEURES DE WALTER HILL (48 HOURS, 1982) (Ou : comment mettre en scène deux personnages que tout oppose) ou encore SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ DE MICHEL GONDRY (BE KIND REWIND, 2008) (Le classique de Bruce Beresford fait partie des films « suédés » par la bande de bras cassés ayant effacé toutes les cassettes vidéo dans Soyez sympas, rembobinez !).

Morgan Freeman, né à Memphis dans le Tennessee en 1937, avait donc cinquante-deux ans lorsque le succès cinématographique de Miss Daisy et son chauffeur le propulsa au premier rang des acteurs noirs américains, après une carrière déjà longue et prometteuse et une première nomination à l’Oscar pour son interprétation du mac violent dans La Rue de Jerry Schatzberg. Il fut ensuite le sage Maure Azeem accompagnant Kevin Costner dans Robin des Bois, Prince des voleurs de Kevin Reynolds (1991), le fidèle compagnon d’armes du justicier Clint Eastwood dans Impitoyable de de dernier (1992), le prisonnier débrouillard et serein des Evadés de Frank Darabont (1994), et surtout le vieux flic fatigué et abîmé par la vie de Seven de David Fincher (1995).

Si les films qui suivent sont plus classiques ou convenus, il y promène toujours cette distance et cette élégance qui n’appartiennent qu’à lui. Du gentil détective profiler (Le Collectionneur) au militaire ambitieux (Dreamcatcher, l’attrape-rêve), du factotum de superhéros (Batman begins, The Dark Knight et The Dark Knight Rises) à Dieu lui-même (Bruce Tout Puissant et Evan Tout Puissant) en passant par le Président des Etats Unis dans Deep Impact et Nelson Mandela dans Invictus, il prouve qu’il peut tout jouer. Il est tout bonnement exceptionnel en gardien de gymnase et narrateur de Million Dollar Baby de Clint Eastwood, qui lui vaut, après plusieurs nominations, son premier Oscar du meilleur second rôle en 2004.

Formé au théâtre, où il a notamment participé, aux côtés de Cab Calloway, à une version noire de la comédie musicale Hello Dolly ! en 1967, il dit souvent n’avoir abordé ce métier que pour faire du cinéma, mais ajoute qu’il se trouve meilleur au théâtre, « car il ne peut pas s’y voir» ! Il a lui-même réalisé, en 1993, un premier film sur l’apartheid en Afrique du Sud avec Danny Glover et Malcolm McDowell dans les rôles principaux : Bopha !, présenté dans plusieurs festivals chez nous, est resté inédit dans les salles françaises.

Voilà un vrai souffle de fraîcheur dans un contexte actuel plutôt morose. Un film qui fait du bien, magistralement interprété par deux figures du cinéma américain. Un film à la fois tendre, drôle et émouvant à la fois. Un film qui ne verse pas dans le pathos inutile ...

Célèbre comédie dramatique ayant reçu des honneurs à l'époque de sa sortie et qui se laisse redécouvrir avec bonheur. Le pitch est de base, et typique des années 80 à Hollywood avec cette histoire d'une vieille dame acariâtre obligée par son fils de cohabiter avec un ...

Miss Daisy et son chauffeur (Titre original : Driving Miss Daisy) est une comédie dramatique américaine, réalisée par Bruce Beresford, sortie en 1989. Le film est l’adaptation d’une pièce de théâtre du même nom écrite en 1987 par Alfred Uhry. Résumé En 1948, Daisy ...