MON BÉBÉ

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Septième long métrage de fiction de Lisa Azuelos, Mon bébé est un film personnel. Autant que l’était finalement Lol sorti un peu plus de 10 ans plus tôt. Après la relation mère/fille à l’adolescence, elle s’inspire à nouveau de sa propre histoire pour raconter le départ du dernier enfant de la maison.

On y suit Héloïse, mère moderne angoissée par la fait que sa fille Jade passe son bac et aille ensuite loin d’elle, au Canada pour faire ses études. C’est la dernière de ces trois enfants. Son bébé. Fusionnelle, Héloïse repense à leurs souvenirs partagés, et s'improvise cinéaste avec son iPhone pour ne surtout rien rater de ces derniers instants ensemble avant le départ du nid.

C’est la troisième fois que la cinéaste fait tourner sa fille Thaïs Alessandrin après Lol et Une rencontre. Et après Sophie Marceau, elle confie cette fois ce rôle d’avatar d’elle-même à Sandrine Kiberlain qui est, selon Lisa Azuelos, l’une des rares actrices française à savoir faire rire et pleurer dans une même scène.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAMMA MIA DE PHYLLIDA LLOYD (Dans les deux films, il s'agit de prendre conscience que sa fille a grandi et qu'il faut passer à un autre stade) ou encore LOL DE LISA AZUELOS (En quelques sortes, Mon bébé est un peu la suite de Lol).

Il y a quelque chose de Richard Linklater dans la démarche de Lisa Azuelos. En filmant sa fille à trois époques de sa vie, en 2008 dans Lol dans un second rôle, en 2014 dans Une rencontre et ici en 2019 dans Mon bébé, la réalisatrice semble regarder évoluer Thaïs Alessandrin. D’ailleurs, de l’aveu de la cinéaste, c’est un peu comme ça qu’est né ce film. Inspirée par Boyhood sorti en 2014, elle s’est mise à filmer sans cesse son enfant, cherchant à capturer tous les instants, à garder une trace de cette vie de famille. Avec tous ses rushs, elle avait pensé faire une sorte de montage documentaire mais a finalement préféré la voie de la fiction pour raconter son drame de mère de devoir couper le cordon.

Car au fond, ce que raconte Mon bébé, c’est avant tout l’histoire d’une mère. Celle d’Héloïse, double cinématographique de Lisa Azuelos, et surtout de ce moment crucial où l’on passe du rôle de maman à plein temps à maman, toujours, mais à distance. Ce moment où la fusion doit s’arrêter ou du moins prendre une autre forme pour permettre à chacune de vivre sa vie. C’est pour cela que parmi toute la filmographie de la réalisatrice, Mon Bébé trouve un lien évident avec Lol. Le film avec Sophie Marceau sorti en 2008 racontait cet autre moment compliqué, l’adolescence, où mère et fille doivent trouver un nouveau terrain d’entente dans leur relation. Comme dit la réalisatrice : "Ma chance, c’est que plus je parle de ma vie, plus les gens ont l’impression que je parle de la leur". 

C’est cette fois Sandrine Kiberlain qui occupe ce rôle oscillant entre rires et larmes en permanence. L’actrice a prouvé à maintes reprises sa capacité à créer le rire dans des films aux situations a priori pas simple comme dans 9 mois ferme d’Albert Dupontel ou Floride de Philippe Le Guay. Mais Mon bébé a un petit goût de famille du cinéma puisque l’actrice est est entourée de Thaïs Alessandrin évidemment, fille de Lisa Azuelos donc, elle même fille de Marie Laforêt, et de Victor Belmondo, petit-fils de l’acteur Jean-Paul Belmondo. Les deux jeunes acteurs s’étaient d’ailleurs déjà donné la réplique dans All Inclusive de Fabien Onteniente. La boucle est bouclée.

10 années plus tard, Lisa Azuelos offre une sorte de sequel à LOL, sa chronique adolescente devenue culte sur la jeunesse dorée parisienne (elle-même simili-suite méta de la Boum). Plus mûr, plus travaillé sur la forme, plus profond sur le fond, Mon Bébé prend le parti ...

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Mon bébé reste un film simple dans son scénario, on voit très bien comment tout va ce finir, mais le chemin qui nous est raconté via le present et les flashback nous emmène avec les personnages, avec leurs idées, leurs pensées. Le film ne va pas parler à tout le monde ...