MORTEL TRANSFERT

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La psychanalyse mène à tout, à condition d’en sortir ! Partant de cet adage, vous allez découvrir un film, une comédie noire, signé Jean-Jacques Beineix qui n’a rien d’un thérapeute mais qui s’y connait en troubles du fonctionnement mental…

Dans cette histoire sortie de son esprit sans doute torturé, Michel Durand est un psy de moins en moins absorbé par les problèmes de ses patients, au point de piquer un petit somme de temps en temps durant les consultations ! Jusqu’au jour où, au détour de son confortable divan, une de ses clientes se fait étrangler… Qui a commis ce crime, pourquoi et surtout comment ? Autant de questions métaphysiques que notre médecin de l’esprit va devoir résoudre tout en gardant le sien, d’esprit, ouvert aux rebondissement de l’affaire…

C’est Jean-Hugues Anglade qui campe ce docteur sur le fil, entouré ici de Hélène de Fougerolles, Yves Rénier, Denis Podalydès ou Robert Hirsch. Allez, bonne séance et comme disait Freud : « Chaque rêve qui réussit est un accomplissement du désir de dormir… »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CONFIDENCES TROP INTIMES (Attention à ce que l'on confie à son psychanalyste : les conséquences pourraient bien être imprévisibles, qu'elles se concluent par un drame, (chez Beineix) ou par un étrange coup de foudre (chez Leconte)...) ou encore HUIT FEMMES (Un cadavre découvert dans un lieu clos... Qui a pu commettre le crime, pourquoi et comment ? Chez François Ozon comme chez Jean-Jacques Beineix, l'explication est encore plus terrible que la question !).

Curieux parcours que celui de Jean-Jacques Beineix… Réalisateur, scénariste, dialoguiste ou producteur, il débute comme assistant chez Becker, Berri et Zidi, mais décide rapidement de voler de ses propres ailes et atteint d’ailleurs le 7e ciel de la reconnaissance avec Diva, son 1er film, en 1980.

Une histoire de postier amoureux d’une chanteuse d’opéra, détenteur d’un enregistrement impliquant un policier ripou. Le film est typique de cette nouvelle vague française des années 80, sur laquelle surfait aussi à l’époque un certain Luc Besson. Récompensé par 4 César, Diva n’est pas un gros succès dans les salles mais permet à Beineix de financer sa folie suivante, La lune dans le caniveau en 1983. Gérard Depardieu y joue un docker poursuivant le violeur de sa sœur, entouré de femmes fatales… Esthétisant à l’extrême, le projet se solde par un échec cinglant. Mais le cinéaste n’entend pas dévier de la route qu’il s’est choisie et revient en 86 avec 37°2 le matin qui scandalise, divise mais séduit aussi le public. Jean-Hugues Anglade (déjà) y est Zorg, écrivain et maître de chantier, amoureux de Betty, vamp sensuelle campée par une Béatrice Dalle plus vraie que nature. 3 millions 600 mille entrées plus tard et une nomination aux Oscars, Beineix est une star, devant qui s’ouvrent toutes les propositions et notamment une superproduction de vampires venue de Hollywood sur laquelle il travaillera en vain pendant des années.

La suite de sa carrière sera malheureusement moins heureuse. Roselyne et les lions et surtout IP5 manqueront même de le dégoûter à jamais de la caméra. IP5, est  l’ultime film de Yves Montand. Le comédien meurt à la toute fin du tournage. Le cinéaste mettra près de 10 ans à rebondir avec ce Mortel transfert que vous venez de voir.