NIGHT ON EARTH : UNE NUIT SUR TERRE

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Avec NIGHT ON EARTH, le réalisateur indépendant américain Jim Jarmusch vous propose de passer une nuit sur Terre, donc, mais pas n’importe où. En effet, l’action du film se situe dans cinq grande villes de la planète, ou plus exactement à bord de taxis à Los Angeles, New York, Paris, Rome et Helsinki.
Une manière de faire voyager les spectateurs, donc, mais tout en restant dans l’économie très serrée du cinéma indépendant puisque chaque segment se déroule dans un décor quasi-unique, le taxi ; les rues des différentes villes la nuit faisant le reste en matière de dépaysement. Cela dit, si le film s’impose en premier lieu par la force de son concept des plus sympathiques, son intérêt ne s’arrête pas là pour autant. En effet, Jim Jarmursch a réuni autour de lui une distribution internationale digne d’une mégaproduction avec, notamment, Gena Rowlands, Winona Ryder, Roberto Benigni, Béatrice Dalle, Rosie Perez ou encore Armin Mueller-Stahl, pour ne citer que quelques noms !
En termes de genre, NIGHT ON EARTH est complètement inclassable car, si on pourrait être tenté de dire que la comédie l’emporte, force est de constater que, même dans un segment comme celui de Roberto Benigni, le film est traversé d’une sorte de mélancolie lumineuse.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COFFEE AND CIGARETTES ou encore BROKEN FLOWERS .

A l’origine, NIGHT ON EARTH devait s’intituler « lanewyorkparisromehelsinki », le tout attaché et en minuscules. Une drôle d’idée qui n’a finalement pas été retenue, sans doute parce que, d’une part, cela s’avérait un peu difficile à lire. Et d’autre part parce que, bien qu’il s’agisse d’un film d’auteur, le film de Jim Jarmusch n’est jamais auteurisant, aussi le gimmick du « tout en un seul mot » un peu cynique et faussement intellectuel aurait risqué de tromper le spectateur sur le film qu’il allait voir.
En effet, si Jim Jarmusch fait parfois preuve d’une certaine roublardise, il ne la pratique jamais au détriment du spectateur, mais au contraire pour l’inviter à voyager dans son univers, sans jamais trop se prendre au sérieux. Pour preuve, ayant écrit le scénario de NIGHT ON EARTH en une huitaine de jours, on peut voir dans la spontanéité de sa création le début d’une lettre d’intention visant avant tout l’immédiateté du plaisir du spectateur plutôt que la moindre ambition d’être un jour étudié dans les écoles de cinéma.
Cette spontanéité et ce plaisir communicatifs, on les retrouve aussi chez les acteurs : de Winona Ryder qui prend un malin plaisir à égratigner son image de petite princesse hollywoodienne avec le rôle de Corky écrit spécialement pour elle, à Roberto Benigni dont le raz-de-marée verbal est quasi-intégralement improvisé !