NOUS TROIS

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Dans LES IRRÉDUCTIBLES, son premier long métrage de cinéma, Renaud Bertrand avait réuni Kad Merad et Jacques Gamblin, pour leur faire jouer des chômeurs quadragénaires contraints de passer le bac. Avec NOUS TROIS, même si le sujet n’est pas vraiment autobiographique, il revisite d’une certaine manière ses souvenirs d’enfance et ses émotions de cette période…

L’histoire se déroule en 1972 et elle est racontée à travers le regard de Sébastien, un petit garçon très imaginatif qui souffre de voir que son papa, un inventeur un peu lunaire, semble se détacher de sa femme. Et quand une idylle se noue entre sa maman et un nouveau voisin, l’enfant se réjouit de la situation : sa mère est enfin heureuse!

Emmanuelle Béart interprète la jeune maman amoureuse, Jacques Gamblin son mari, tandis que Audrey Dana, l’héroïne de CES AMOURS-LÀ, et Stefano Accorsi, vu notamment dans TOUS LES SOLEILS campent les voisins. Le petit Sébastien est incarné par Nathan Georgelin que Renaud Bertrand avait déjà dirigé dans le téléfilm SA RAISON D’ÊTRE. Le réalisateur dit de lui que  « comme son personnage, cet enfant est à part » car il avait très bien compris ce qui se jouait dans le film, mais il faisait l’innocent pour que l’équipe de tournage ne se sente pas gênée vis-à-vis de lui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE FEMME FRANÇAISE (Emmanuelle Béart y campe une amoureuse passionnée qui trompe son mari) ou encore LES ÉGARÉS (Une autre réalisation où Emmanuelle Béart joue une institutrice).

« La mémoire donne une deuxième chance au passé, explique Renaud Bertrand, le réalisateur de Nous Trois. On se rappelle des moments, des gestes, des visages, des lieux, des odeurs, sans raisons apparentes ». Et le cinéaste a donc eu envie de rassembler ces instants de mémoire en faisant la part belle à l’imaginaire qui s’illustre à travers les séquences en Super 8. Ce format amateur, le grain de ces images le ramènent aux émotions liées pour lui aux années 70,  et  aux films de famille de cette époque, qui avaient pour lui quelque chose de « magique, de très réconfortant».

Quand il évoque le tournage, Renaud Bertrand est très reconnaissant à ses comédiens « car, dit-il, il a fallu qu’ils acceptent mon trouble en revisitant des émotions vives et enfouies. Ils sont entrés dans cet univers déconcertant que je leur proposais, entre réel et mémoire ». Pour ce qui est de la rupture de ton qui fait passer le film de la comédie vers une dimension plus dramatique, Renaud Bertrand la justifie par le fait qu’il n’aime pas qu’on sache tout dès les premières minutes. Lui-même comme spectateur apprécie les films où il ne sait pas où l’on emmène. Mais ce glissement de registre correspond à un changement brutal dans la vie du personnage de la mère qui passe sous l’emprise de la passion amoureuse.

De son propre aveu, Emmanuelle Béart a d’ailleurs rarement tenu des rôles comme celui de Marie, cette femme qui a mis entre parenthèses sa féminité et sa sensualité.  L’actrice explique que la partition a été difficile à jouer car son personnage était systématiquement dans la retenue. « Etre toujours dans cette idée de responsabilité, de sagesse et de quasi non-féminité, c’était usant. Elle m’a épuisée, ajoute l’actrice, car je ne pouvais jamais rien laisser sortir. Je devais tout retenir, tout doser. C’est comme ça que je l’ai imaginée et c’est aussi comme ça que Renaud l'a filmée et l’a mise en scène. »