PARIS CHIC

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En 1997, Andrew Blake, grand maître du porno glamour américain, débarque dans notre capitale pour tourner un de ces films X élégants et soyeux dont il a le secret :  Paris Chic. L’histoire, très simpliste, peut se voir comme une version saphique d’Histoire d’O puisqu’une réalisatrice de films de cul y transforme une de ses actrices canons en esclave sexuelle. Le reste n’est qu’une question d’ambiance… Andrew Blake aligne donc des vignettes érotico/bandulatoires où l’on retrouve pêle-mêle du cunnilingus distingué, un sexe féminin vu à travers le miroir grossissant d’une loupe, une masturbation à coups de pétales de rose, un caressement de cravache sur une toison pubienne extrêmement bien peignée et du tripotage délicat de triangles d’amour. Et même - mais oui ! - une scène de brossage de dents ! Les séquences, tournées pour la plupart dans des chambres d’un hôtel de luxe parisien, baignent dans une ambiance de rêve via l’utilisation intensive de ralentis sur fond de musique lounge décalée, rappelant vaguement l’univers de David Lynch. Quant aux hommes, considérés ici comme de simples objets sexuels, ils ne sont que de passage et servent à assouvir  les fantasmes gentiment pervers de toutes ces demoiselles en rut. Olé !  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver REVES ET FANTASMES ou encore UNE AMERICAINE A PARIS .

Né en 1947, le réalisateur Andrew Blake a  été directeur artistique d’une célèbre chaîne de télé américaine avant de bifurquer vers la photographie érotique au milieu des années 80 pour les revues Playboy et Penthouse. Au tout début des années 90, il  se lance dans la réalisation de pornos chic avec un premier long métrage qui fait sensation, Night Trips, joué par la sublime Tori Welles, « la » révélation du cinéma X américain de l’époque. Blake enchaîne ensuite une soixantaine de films jusqu’en 2005, tous reconnaissables par sa marque de fabrique : le fétichisme intense, le lesbianisme glamoureux et l’incroyable beauté de ses actrices, toutes magnifiquement mises en valeur par le maquillage forcé, les dessous chics et les scènes sexuelles filmées sans une once de vulgarité. Ce qui est le cas de Paris Chic, où les amateurs de films canaillous auront reconnus la sublime Léa Martini, hardeuse tchèque, qui avait participé à la chute du régime communiste de Prague en défilant dans les rues avec ses petites camarade de classe. Ou encore Anita Blond, hongroise d’1m73 et  54 kilos dont le seul rôle soft sera une apparition ultra furtive dans Le vent de la nuit de Philippe Garrel, aux côtés de Catherine  Deneuve ; ou encore la canadienne Tanya Larivière qui aura participé en 1994 à une chouette version X de Dracula. Et enfin la cultissime Coralie Trin Thi, coréalisatrice du Baise-moi de Virginie Despentes, qui joue ici le rôle de la réalisatrice lesbienne. Ayant arrêté le hard depuis 2002, Coralie s’est reconvertie depuis en  romancière à succès et journaliste musicale dans les pages du mensuel Rock & Folk.