PAULETTE

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Elle n’aime rien ni personne, la vieille dame. Dans son HLM la vie est rude. Mais voilà que, pour arrondir ses fins de mois, l’opportunité se présente de vendre quelques substances prohibées.

Le retour du marché noir, c’est dans Paulette, l’avant-dernier film de Bernadette Lafont, où elle se glisse avec gouaille dans un rôle de vieille dame indigne. Avec Dominique Lavanant, Carmen Maura et Françoise Bertin, elles constituent un commando de rombières liées aux dealers du quartier.

Jérôme Enrico réalise en 2012 cette comédie grinçante sur fond de crise sociale, détresse des vieux et quartiers abandonnés. C’est aussi une fable sur le retour du fameux lien social par la transgression, l’illégalité, le renversement des valeurs. Bref une comédie provocatrice exactement ce qu’il fallait pour que la grande Bernadette fasse des adieux qui lui ressemblent.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HAROLD ET MAUDE (Une improbable relation d'apprentissage et de tendresse entre une vieille dame excentrique et un ado suicidaire qui leur permet de surmonter la mélancolie et la solitude. Un classique qui donnait, une fois n'est pas coutume, un beau rôle à une actrice âgée. Ruth Gordon avait alors 75 ans.) ou encore TATIE DANIELLE (C'est la nouvelle vieille dame indigne. Tatie Danielle est mauvaise comme la gale, elle n'aime personne, et persécute son entourage et particulièrement sa famille. Avec ce portait vicieux d'une méchante femme, Etienne Chatilliez poursuit son entreprise de démolition de la bienveillance familiale.).

L’histoire du film est d’abord une histoire vraie. On connait quelques cas et notamment en France, de gens en difficultés financières qui ont bricolé des trafics aussi stupéfiants que rémunérateurs. C’aussi une histoire de cinéma. En Janvier 2003 Jérôme Enrico prend la direction de l’ESEC, une école de cinéma parisienne où il officiait déjà en prodiguant des cours de scénario. Dans la foulée il initie un projet de film avec participation collective des étudiants de dernière année.

Paulette est née de ce travail d’ailleurs le script est signé des cinq noms de ceux qui y ont participé. Dans la foulée, Alain Goldman, producteur de Jolivet, Roland Joffé et Kassowitz décide de signer le film. Ce sera un joli succès qui dépassera le million d’entrées France et voyagera dans une dizaine de pays. Si c’est le dernier des films sorti de son vivant pour Bernadette Lafont, c’est aussi le cas pour Françoise Bertin. L’une avait alors 74 ans, l’autre 83.

Le long métrage fait par ailleurs appel à des comédiens originaires des cités qui en connaissent les codes et le langages, professionnels pour la plupart. Jérôme Enrico, signe là son second film, dix ans après L’origine du monde. Rappelons qu’il est le fils de Robert Enrico, l’auteur du Vieux fusil, entre autres. Le cinéma, on le sait, est une drogue douce mais lancinante.

A vrai dire Paulette me faisait un peu peur avec ses gros sabots de comédie franchouillarde made in Francia. Et effectivement c’est un peu ce qu’on a au final, mais la grande force de Paulette, c’est Bernadette. L’actrice est absolument succulente en tatie Danièle des ...

On sait très bien que la vieille aigrie et raciste du début ne va plus être une vieille aigrie et raciste à la fin...aucune surprise, la réalisation n'a pas la moindre once d'originalité...bref aucun risque de se bousiller les neurones si on en a... Et pourtant, il y a un ...

(...) Sans être LA comédie de ce début d’année, sans faire date dans les mémoires, Paulette nous offre sur un plateau d’argent un petit bout de divertissement des plus jouissifs. Simple et honnête, c’est ce qu’il manque à la plupart des comédies proposées ces derniers ...