PIAZZA FONTANA

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L’Italie est un des pays où le terrorisme a laissé les traces les plus profondes et sanglantes dans l’histoire récente...Pas étonnant que toute une génération de cinéastes se soit emparée de ce sujet pour nourrir l’inspiration de ses films.

Marco Tullio Giordana est l’un d’eux et le film que vous allez maintenant découvrir revient sur un des événements les plus sanglants de la seconde moitié du 20e siècle chez nos voisins transalpins : l’explosion d’une bombe le 12 décembre 1969 sur la Piazza Fontana, l’une des places les plus visitées de Milan. Le bilan humain avait été terrible : 16 morts et près de 100 blessés. Un coup de tonnerre au cœur de la société italienne, acte fondateur de ce qu’on appellera « les années de plomb »...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ATTENTAT (Ben Barka chez Yves Boisset, la tuerie de la Piazza Fontana chez Tullio Giordana : deux faits divers tragiques et deux mystères non complètement élucidés à ce jour encore. Deux complots, deux mensonges déjà aussi...) ou encore L'AFFAIRE MATTEI (Ces deux films italiens abordent frontalement la thèse du complot et de la vérité cachée au peuple par un pouvoir, suspect, désigné comme LE coupable...Quand la fiction rejoint la réalité socio-politique d'une nation...).

Jamais l’attentat de la Piazza Fontana ne fût réellement expliqué...Jamais les auteurs de cette tuerie minutieusement organisée ne furent arrêtés...Marco Tullio Giordana a voulu remettre en pleine lumière un traumatisme de la société italienne, traumatisme volontairement oublié selon lui.

Vous l’avez vu, son explication, sa version des faits, son enquête, remontent jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir d’alors. C’est donc peu dire si « Piazza Fontana » le film a été perçu comme une provocation dans l’Italie de 2012, pays en pleine crise économique et morale. Pour le cinéaste, après les néofascistes, les Brigades rouges, la mafia et la corruption des années Berlusconi, son pays est à terre, à bout d’idées et d’idéologie. Il conçoit donc le cinéma comme un électrochoc, montrant que les drames d’hier non seulement n’ont guère servis de leçon mais peuvent en plus se reproduire...Marco Tullio Giordana s’est d’ailleurs fait une spécialité d’aborder le cinéma comme le journalisme et de bousculer les consciences. Ses précédents films n’avaient rien de douces comédies populaires : « Les cent pas » dénonçait le pouvoir de la Camora, « Nos meilleures années » n’éludait rien de 40 ans d’histoire transalpine et « Une fois que tu es né » abordait frontalement le dossier de l’immigration clandestine ! En cela, le metteur en scène reprend le travail engagé dans les années 70 par un de ses illustres prédécesseurs : Pier Paolo Pasolini. Un an avant son (toujours) mystérieux assassinat en 1975, le sulfureux réalisateur de « Salo ou les 120 journées de Sodome » affirmait avoir les clefs de l’attentat de la Piazza Fontana et qu’elles ouvraient le verrou de l’appareil étatique Italien...

J'ai dit dans ma critique de l'Affaire Pasolini que le cinéma italien politique (à la façon de celui des années 70) n'avait pas tout à fait perdu la main en la matière. Je pensais en particulier à ce film récent, qui expose l'enquête sur une affaire remontant à 1969. ...

Réalisateur notamment de l'excellent "Nos meilleures années", Marco Tullio Giordana propose ici une reconstitution aussi neutre et objective que possible des évènements qui suivirent et précèdèrent l'attentat de la Piazza Fontana à Milan, en décembre ...

Le film évoque l'attentat de la Piazza Fontana, 14 morts dans une banque de Milan à la fin des années 60, dans une Italie encore sous influence américaine ou une organisation anarchiste pacifique est soupçonnée d'être les responsables de ce drame. Durant 2 heures, on va ...