PLANÈTE 51

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Qu’est-ce que la normalité ? Grand thème de cinéma s’il en est, et grande question au cœur des doutes de l’adolescence. Et, au fond, pourquoi serait-il plus normal de dire : «Give me 5 » plutôt que « Give me 4 » ?! Dans Planète 51, cette réflexion est très habilement plantée puisqu’elle énonce une idée un poil surréaliste, mais très symbolique : on est tous l’ « alien » de quelqu’un d’autre ! Chacun redoutant donc maladivement l’autre, naturellement... Plus amusant encore, la narration est construite de sorte que nous soyons, nous, les différents, les bizarres, les redoutés.

Grand propagateur de cette méfiance irraisonnée : la SF et toutes ses déclinaisons populaires, BD ou cinéma en tête. Dans Planète 51, le cinéma fait l’objet de nombreux clins d’œil : ne manquez pas l’hilarante citation d’un célèbre film de Steven Spielberg, le détournement d’une apparition d’un impressionnant gouverneur de Californie ou, plus encore, l’adaptation rocheuse de la plus belle comédie musicale aquatique de tous les temps !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MONSTRES CONTRE ALIENS (ROB LETTERMAN, CONRAD VERNON, 2009) ou encore MARS ATTACKS ! (TIM BURTON, 1996) .

Contrairement à ce que l’on peut imaginer en voyant Planète 51, cette animation est le fruit d’une coproduction européenne et a été entièrement fabriquée en Espagne, qui n’abrite pourtant pas une animation d’une vivacité exceptionnelle. Sur les six longs métrages animés produits ces dernières années sur les terres de Don Quichotte, seul La Légende du Cid a bénéficié d’une sortie en salles en France. Ce Planète 51 ferait donc plutôt figure d’une sympathique exception, liée à la personnalité même de son réalisateur, Jorge Blanco, et à celle de ses deux coréalisateurs Abad et Martínez, tous trois concepteurs de jeux vidéos 3D.

L’animation hispanophone est généralement beaucoup plus créative et audacieuse en Amérique latine. En Argentine, la série des Ratón Pérez est, par exemple, un véritable « carton » commercial, et des créateurs plus singuliers proposent des œuvres telles que Mercano, le martien ou Boogie, el aceitoso (littéralement, « Boogie, le huileux », un assassin raciste et laid). Autre exemple révélateur, Juan José Campanella, sitôt acquis son Oscar 2010 du Meilleur film étranger avec El Secreto de sus ojos (Dans ses yeux), est passé à l’animation avec Metegol (un long métrage consacré au football). Au Mexique aussi, la série des Pelicula de huevos est un triomphe répété et offre une animation très mordante, rythmée et adulte.

Il y a un vrai reproche à faire à cette sympathique parodie de science-fiction, et autant s'en débarrasser tout de suite pour ensuite juger cette Planète 51 telle qu'elle est, à savoir une œuvre modeste mais rien de moins que délicieuse. Mais avant d'apprécier pleinement ...

Une semaine de vacances avec sa fille peut amener son lot de bonnes surprises, même au point de vue cinématographique. En voilà une. Même si ce "Planète 51" n'a rien de révolutionnaire, les dialogues et les personnages sont suffisamment savoureux pour faire rire pendant ...

Inversant le postulat de base en mettant un astronaute américain à la place de l'alien, Planète 51 se révèle bien plus malin qu'il n'y paraît. L'oeuvre évite avec classe l'humour bas de plafond et le syndrome pets/rots quasi systématique au sein de l'animation actuelle. ...