PRENEZ LA QUEUE COMME TOUT LE MONDE

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Sortit en salles en août 1973, deux ans avant l’arrivée officielle du cinéma pornographique, Prenez la queue comme tout le monde fait partie d’une trilogie de « comédies érotiques vaudevillesques et paillardes » réalisé par le producteur/metteur en scène/distributeur Jean François Davy. Les deux autres films ayant pour titres Q (comme la lettre et l’arrière-train) et Bananes Mécaniques (comme le film de Stanley Kubrick, mais avec un fruit au look plus phallique). Mixant les règles de l’humour vaudevillesque à celui du cinéma « olé olé » décontracté, Prenez la queue comme tout le monde reste  fidèle aux intentions du metteur en scène qui déclarait à l’époque : « Une de mes préoccupations essentielles fut d’aborder l’érotisme non pas comme une obligation imposée par des impératifs commerciaux, mais comme un genre original qui n’a aucune raison objective de rester dans son ghetto actuel ». Très marqué seventies dans son décorum (coussins oranges, jupes en cuir et autres moquette poilues), comme dans sa musique (la B.O de Raymond Buer a un esprit particulièrement pop/easy listening),  Prenez la queue comme tout le monde nous projette dans une époque insouciante ou les jolies filles se déshabillaient facilement dans la joie et l’allégresse générale (lâchez un gros soupir nostalgique) !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BANANES MECANIQUES ou encore LES CONFIDENCES EROTIQUES D'UN LIT TROP ACCUEILLANT .

Outre son humour décalé, ce qui fait l’intérêt de Prenez la Queue comme tout le monde est  - comme vous avez pu le voir -  son casting féminin particulièrement coquin, à commencer par la mignonnette Anne Libert qui interprète la mutine Juliette. Née en juillet 1946, cette française sexy aura été la starlette la plus culte du cinéma érotique gaulois des années 72/75. On a pu ainsi découvrir son corps nu et gracieux dans des films aux titres fous comme Les expériences érotiques de Frankenstein, Les couples du bois de Boulogne, Le plumard en folie, Le journal intime d’une nymphomane et, surtout, le très rare Les charnelles, dont la cassette vidéo tiré à quelques centaines d’exemplaires au début des années 80 est l’une des VHS les plus recherchées par les cinéphages érotomanes. A l’arrivée du cinéma X, Anne Libert déclare forfait et abandonne le septième art pour se faire complètement oublier. Il y a quelques années, un cinéphage complètement fou d’elle a même changé son nom pour se faire appeler « Libert » en son hommage. Quant à Malisa Longo, qui interprète le rôle de la secrétaire amoureuse du vendeur de voiture, elle a eu une carrière beaucoup plus large que celle d’Anne Libert. Italienne d’origine (elle est née en été 1950 à Venise), Malisa Longo a été l’une des grandes reines du cinéma de genre européen des années 70. Elle a décliné allégrement le western spaghetti (Blindman le justicier aveugle), la parodie sexuelle (Les aventures érotiques de Robinson Crusoé), le sous-Star Wars fauché (La guerre des robots), en passant par un erzatz gênant de Conan le barbare (Gunan le guerrier !) et par un film d’horreur tourné directement en vidéo (Nightmare concert de Lucio Fulci). Elle aussi a fini par abandonner le cinéma en 1992, pour, dit-on, épouser un riche italien. On notera aussi  dans Prenez la queue comme tout le monde, l’apparition de l’acteur français Guy Pierrauld (celui qui erre dans l’appartement vêtu d’un en slip en peau de panthère) plus connu des jeunes enfants pour avoir été la voix française du célèbre lapin psychotique  Buggs Bunny, de Max la Menace et autres personnages clownesques !