PRISONNIÈRES DE GUERRE

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Allemagne, mai 1945. La deuxième guerre mondiale en est à son dernier acte. Adolf Hitler s’est suicidé dans son bunker et la Wehrmacht est en déroute, sur le point de capituler. Dans la ville d’Openheim, sur les bords du Rhin, un petit hôpital militaire a été installé par les troupes anglaises pour soigner les nombreux blessés alliés provenant du front. Deux courageuses infirmières, Abby et Adèle ne ménagent pas leur peine pour s’occuper des soldats.

Le 8 mai, tout l’hôpital écoute avec joie et émotion la déclaration de Winston Churchill à la radio qui annonce la capitulation de l’Allemagne. Happy end me direz-vous. Mais en fait le cauchemar continue. Pendant que des jeunes femmes allemandes se font violer par les vainqueurs, un nazi gradé en compagnie de sa femme et de quelques soldats fidèles, entre par effraction dans l’hôpital militaire pour s’y réfugier et ne pas être arrêté.

Voilà pour le décor et l’intrigue. Mais un avertissement s’impose : le réalisateur, Mario Salieri, nous montre ici des scènes de sexe très hard qui reposent essentiellement sur la soumission féminine. Soumission aux vainqueurs pour ce qui est de la jeune prisonnière allemande qui se fait violer par trois soldats anglais et soumission à ceux qui sont du bon côté du fusil pour ce qui concerne Abby, l’infirmière anglaise qui va devoir subir tous les caprices sexuels de l’officier nazi et de ses hommes. Bienvenue dans l’univers pervers et tordu de Mario Salieri.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INFIRMIÈRE N'A PAS DE CULOTTE - FRANCIS LEROI (1980) (Francis Leroi nous montre là toutes les variations sexuelles sur le thème du fantasme de l'infirmière.) ou encore M*A*S*H* - ROBERT ALTMAN (1970) (La guerre du Vietnam, un hôpital américain sur le front et une infirmière sexy surnommée Lèvres en feu qui est particulièrement excitée par la situation.).

Mario Salieri est le Philippe Candeloro du hardcore, le roi du patin pour tout dire. Il est fasciné par les lèvres et les langues qui se mélangent de longues minutes durant.  C’est la valse des muqueuses, les pelles baveuses sont filmées sous tous les angles et les protagonistes semblent y prendre un plaisir certain.

C’est à l’âge de 16 ans que Mario Salieri va découvrir sa vocation en voyant la scène où Sylvia Kristel copule dans les toilettes de l’avion dans Emmanuelle. Il ouvre un sex-shop à Naples au début des années 80. Il va en profiter pour tourner lui-même ses premières vidéos de sexe amateur qu’il vendra dans son établissement. Il se fait rapidement une réputation de réalisateur de séquences hard très poussées. D’ailleurs, ce n’est pas en Italie, pays encore un brin puritain à l’époque, qu’il les tourne mais en Hollande où la pornographie a droit de cité. Il travaillera avec Selen, sa compatriote italienne, qui deviendra, après avoir arrêté le porno une animatrice de radio et de télévision. C’est un peu la Brigitte Lahaie transalpine (il n’y a pas de jeu de mots) avec son émission « Lezioni di sesso », Leçons de sexe en français. Il travaille également beaucoup avec des stars françaises du moment comme Carole Trédille, dite Tennessy, ex-miss France 1985 qui débute avec lui avant de devenir l’égérie de Michel Ricaud. Il épouse au début des années 90 la blonde et charmante Nicky Ranieri qui interprètera pas mal de personnages dans ses films avant de passer derrière la caméra comme réalisatrice de vidéos pornos. Pas moins d’une soixantaine de films au compteur. Si je vous parle de madame Salieri c’est que j’ai eu le privilège de la diriger dans deux films, Born for love en 1987 et L’homme qui était fou des femmes en 1988 et que j’ai le souvenir d’une jeune femme charmante, curieuse de tout et cultivée.

Pour conclure, constatons que Mario Salieri est sans doute un des réalisateurs de X italien les plus personnels. Ses penchants pour la soumission, le droit de cuissage, le viol, voire la torture sont ses marques de fabrique reconnaissables entre toutes.