QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE

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La compagnie de production britannique Hammer, s’est rendue célèbre, on le sait, par la façon dont elle a ressuscité, à la fin des années 1950, les grands mythes du cinéma fantastique gothique, de Frankenstein à Dracula en passant par la momie et le loup-garou. Il serait toutefois faux de penser que le fantastique fut la seule spécialité de la Hammer. On lui doit des films noirs dans les années 1950 ainsi que des films de science-fiction et de nombreuses séries B d’aventures en tous genres. Elle a ainsi brillé dans la production d’une sous-catégorie fort  pittoresque : le film d’aventures préhistoriques, sorte de branche du film d’aventures exotiques où le lointain n’était pas seulement géographique mais historique.
Le succès d’Un million d’années avant Jésus Christ réalisé en 1966 par Don Chaffey et lancé à l’époque, à son de trompes, comme le centième film produit par la Hammer, a engendré une poignée de titres relevant de la même catégorie, toujours produits par le studio britannique. Il y eut ainsi Les Femmes préhistoriques de Michael Carreras en 1967, Creatures the World forgot, de Don Chaffey, encore, en 1971 et, entre les deux, en 1970, Quand les dinosaures dominaient le monde. Comme son modèle, le film regorge de joyeuses invraisemblances scientifiques dont la moindre n’est pas celle qui consiste à faire cohabiter des humains de l’ère quaternaire avec de grands reptiles, bestioles typiques de l’ère secondaire. Les effets spéciaux sont de Jim Danforth, un disciple talentueux de Ray Harryhausen. La mise en scène est confiée à Val Guest, un fidèle de l’écurie Hammer qui signe aussi le scénario d’après une histoire, et oui, de JG Ballard.
Comment la blonde Sana, une splendide créature incarnée par la superbe Victoria Vetri, s’enfuit de sa tribu pour éviter d’être la victime d’un sacrifice rituel, comment elle va, au cours de son  périple, échapper à divers périls, être enlevée par un ptérodactyle, être recueillie par une femelle dinosaure, comme enfin elle va rencontrer l’amour. Tel est l’argument de Quand les dinosaures dominaient le monde, petite perle qui satisfera, sans aucun doute les amateurs d’ironie camp et d’érotisme faussement naïf.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN MILLION D'ANNÉES AVANT JESUS CHRIST ou encore FEMMES PRÉHISTORIQUES .

Quand les Dinosaures dominaient le monde est réalisé par Val Guest. Né en 1911, Val Guest a débuté au cinéma en 1943. Il se rendra célèbre en signant des films fondateurs d’un cinéma de science-fiction britannique comme The Quatermass Experiment (Le Monstre) en 1955, Quatermass 2 (La Marque) en 1957 ainsi que Le Jour où la terre prit feu en 1961 pour la compagnie de production Hammer. On lui doit également L’Abominable Homme des neiges en 1957 et un film de guerre méconnu mais fort réussi, L’Ile du Camp sans retour la même année ainsi que le formidable petit polar avec Stanley Baker et Donald Pleasance Hell is a City en 1961. Il fera partie de la poignée de cinéastes qui réaliseront un bout de cette parodie des films de James Bond que fut Casino Royale en 1967.
Val Guest signe également le scénario Quand les dinosaures dominaient le monde sur une histoire de JG Ballard. Seule véritable incursion, si l’on excepte une participation à deux séries télévisées anglaises auparavant, de l’écrivain à une besogne de ce genre.
Le rôle féminin principal est tenu par Victoria Vetri. Né en 1944 à San Francisco, Victoria Vetri débuta à la télévision au début des années 1960 avant de poser pour Playboy sous le nom d’Angela Dorian et d’y devenir playmate du mois en 1967 et la playmate de l’année en 1968. L’autre film important de sa filmographie sera l’étrange et réjouissant L’Invasion des femmes abeilles de Denis Sanders en 1973, film de science fiction féministe dans lequel d’inquiétantes jeunes femmes tuaient leur victime en les épuisant sexuellement. Mais l’essentiel de la carrière de Victoria Vetri se fera pour le petit écran. Elle est apparue et apparaitra encore, après le film de Val Guest, dans des séries télévisées. Peut-être n’aurait-elle pas du refuser en 1962, le rôle principal de Lolita, adaptation du roman de Nabokov par un certain Stanley Kubrick.

En marge de ses films d'épouvante gothiques, la Hammer produisit des films "préhistoriques" ; le succès inattendu de Un million d'années avant J.C. incita la firme anglaise à produire cette fausse suite située dans un âge de pierre fantaisiste. La recette est simple : associer ...

Un film à la réputation si façonnée par l'indifférence presque totale et les rires affectueux de ceux qui savent trouver le bonheur dans un nanar douteux que je me suis plongé dans une petite réflexion méditative lors de ses longueurs inutiles : Dois-je me culpabiliser ...