QUEEN AND COUNTRY

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Rarement un film aura autant attendu qu’on lui consacre une suite : En 1987, le cinéaste anglais John Boorman tournait Hope ans Glory (en français La guerre à sept ans) dans lequel il racontait l’enfance de Bill Rowan durant la Seconde guerre Mondiale. Or ce n’est que 27 ans après (en 2014) que Boorman a eu envie de redonner vie à son personnage. Dans Queen and Country, Rowan doit une nouvelle fois composer avec les désastres de le guerre. Seul différence, il est cette fois de l’autre côté de la tranchée. On est au milieu des années 50 et les Anglais de son âge se battent en Corée.

Queen and Country sonne comme les adieux au cinéma de son réalisateur. Agé de 81 ans, il a lui-même reconnu après la projection de son film à La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, qu’il lui serait bien difficile de « remettre ça », même s’il tient dans un tiroir deux ou trois scénarios inédits de son ami, le grand David Lean, réalisateur entre beaucoup d’autres de Lawrence d’Arabie.

Queen and Country est semi-biographique puisque tout comme son personnage John Boorman fut appelé deux ans sous les drapeaux « comme tous les autres jeunes garçons de 18 ans en Grande-Bretagne » dit-il. Il a confié dans la foulée, que de nombreux personnages lui avaient été inspirés par des membres de sa famille et de ses amis de l’époque.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HOPE AND GLORY (JOHN BOORMAN Y RACONTAIT L ENFANCE DURANT LA GUERRE DU MEME PERSONNAGE) ou encore L'EMPIRE DU SOLEIL (L'adolescence d'un adolescent pendant la guerre, vue par Steven Spielberg.).

John Boorman, a confié avec une émotion visible, combien le tournage de Queen and Country, tourné essentiellement en Roumanie et non en Angleterre à l’exception de quelques scènes sur le bord de la Tamise, s’est parfois avéré troublant tant les similitudes entre les acteurs et les personnages réels étaient multiples : "Vanessa Kirby, sa soeur dans le film, lui ressemble tellement que le cinéaste avait parfois l’impression de faire un voyage dans le passé lorsqu’elle jouait ses scènes.

La plupart des événements du film se sont déroulés conformément à la réalité. Comme le personnage, Boorman eut lui aussi pour mission de faire cours aux soldats enrôlés pour la Guerre de Corée. Obligé d’étudier le conflit, le futur cinéaste se dira « choqué de découvrir les absurdités qui avaient entraîné ce conflit».

John Boorman est considéré comme un réalisateur tout terrain, à juste titre. Car quoi de plus différent que Délivrance et Excalibur ? Quoi de plus étranger que La forêt d’Emeraude et Le point de non retour ? Soit Un drame, un film de chevaliers, un film d’aventures et un polar. Découvrir Queen and Country a d’autant plus de valeur que ses deux précédents long-métrages (dont In my country avec Juliette Binoche) n’ont jamais trouvé de distributeur en France. Le dernier Boorman à avoir eu droit de cité chez nous était d’ailleurs une élégante comédie d’espionnage : Le tailleur de Panama tournée en 2000.