REMEMBER ME

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Claude compare volontiers traitements et médicaments efficaces avec son vieil ami Shane. Il faut dire que les douleurs de leur âge ne les épargne plus beaucoup et que leur solitude réciproque limite les conversations à l’essentiel.

Un jour, Claude, vieux critique de théâtre pour un quotidien local, apprend par hasard que Lily, une actrice française dont il a été très amoureux, est internée dans une maison spécialisée contre la maladie d’Alzheimer en Californie.

Comme il n’a plus grand chose à perdre et l’envie de vivre à fond ses dernières années, il met en place avec Shane un stratagème pour rejoindre Lily, convaincu qu’elle n’a pu l’oublier. Il simule la perte de mémoire et de repères, pour séduire à nouveau Lily, partager avec elle les derniers émois d’un amour empêché et pourquoi pas lui redonner un certain goût à la vie. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES (Un film sur la mémoire défaillante, cette fois, d'une femme jeune) ou encore AMOUR (Parce qu'il s'agit aussi d'un amour et d'une bienveillance entre deux personnages très âgés).

Deuxième long métrage d’un réalisateur multirécompensé pour son court métrage Voice Over, Remember me est un projet cosmopolite qui réunit un metteur en scène d’origine espagnol installé aux Etats-Unis, une actrice française de cinéma mais surtout de théâtre, Catherine Silhol, et une gloire américaine au long cours : Bruce Dern. Descendant d’une famille puissante, celui-ci est un pur produit de l’Actor's Studio qu’Elia Kazan fit débuter dans Le fleuve sauvage en 1960. Mais, il lui faut attendre sa rencontre avec Alfred Hitchcock qui lui offre un rôle très secondaire dans Pas de printemps pour Marnie, en 1964, pour qu’on le remarque. 

La carrière de Bruce Dern va alors aller crescendo. Il brille face à John Wayne qu’il serait le seul à avoir tué dans un film et multiplie ensuite, avec son physique sec et émacié, les rôles de méchants dans pléthore de westerns et séries TV. On le croise chez Sydney Pollack dans On achève bien les chevaux, en faire valoir dans Gatsby le magnifique. Etonnamment, c’est Claude Chabrol qui lui confie son premier grand rôle d’époux volage de Stéphane Audran dans Folies bourgeoises en 1975. Alfred Hitchcock le rappelle Complot de famille un an plus tard. Il obtient sa première nomination à l’Oscar grâce à Coming home de Hal Ashby auprès de Jane Fonda et Jon Voight, tous les deux récompensés. Touche-à-tout et dans tous les styles, Bruce Dern flirte ensuite avec Joe Dante, Coppola et le cinéma indé. 

Plus il vieillit, plus son parcours devient riche et intéressant. Tarantino l’invite dans Django enchained, Les 8 salopards ou Once upon a time in Hollywood. Mais, avec Alexander Payne, en 2013, qu’il obtient la consécration internationale en joueur naïf dans Nebraska. Il remporte alors le prix d’interprétation au Festival de Cannes et une seconde nomination à l’Oscar. Depuis, cet acteur infatigable né en 1936, a encore enchainé plus d’une trentaine de films de cinéma, quelques séries TV et même des participations dans des jeux vidéo. Jamais il n’a autant tourné que ces dernières années, la vieillesse offrant à son visage une douceur qu’il n’avait pas plus jeune. 

Le réalisateur espagnol Martín Rosete, revient avec une histoire sur la vieillesse, les souvenirs, la maladie et l’amour. Misant sur l’honnêteté émotionnelle et un casting de premier choix dans lequel, une fois de plus, émerge si brillamment le fabuleux Bruce Dern, il ...