REMI SANS FAMILLE

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Vous avez peur qu’une nouvelle mouture de Rémi sans famille pue la naphtaline et le vieux cinéma arthritique français ? Croyez-nous sur parole : c’est faux. On vous promet un très beau film, qui mêle patrimoine et modernité.

L’histoire, c’est vrai, n’est pas neuve et vous la connaissez probablement, que vous ayez lu le roman de Hector Marlot ou pas. Rémi est un jeune garçon, sauvé de l’orphelinat par un saltimbanque nommé Vitalis, son capucin Joli-Cœur et son chien Capi. Une nouvelle aventure humaine avec son lot de bonheur et de peines.

Avec au centre du film, la révélation Maleaume Paquin, jeune acteur né en 2005, le film déroule un beau casting : Jonathan Zaccaï, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier, Jacques Perrin, mais surtout Daniel Auteuil dans la peau de Vitalis, peut-être l’un de ses plus beaux rôles. Jugez plutôt.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BELLE ET SÉBASTIEN (Comme Rémi sans famille, Belle et Sébastien est une remise au goût du jour du patrimoine français.) ou encore SANS FAMILLE (Le film de Marc Allégret sorti en 1934 est lui aussi tiré de "Sans famille" d'Hector Malot).

Sans famille, le roman de Hector Malot a été publié en 1878 et de nombreuses adaptations au cinéma ou à la télévision ont fleuri depuis. Les enfants des années 80 se souviendront forcément de la série de japanimation diffusée sur TF1 et créée en 1977. En 1996, le Japon a remaké ce dessin animé avec une fille dans la peau de Rémi. Au cinéma, la première adaptation date de 1925 et elle est signée Georges Moncas. Une autre a été réalisée en 1934 par Marc Allégret. En 1958, c’est Henri Michel qui porta à nouveau le roman à l’écran. Et avant qu’Antoine Blossier ne partage sa vision de Rémi en 2018, Toei Animation en fit une animation au Japon en 1970.

Au jeu des influences du film, Antoine Blossier, le réalisateur, abat des cartes intéressantes. Il évoque Dickens – en rappelant d’ailleurs que Hector Malot avait écrit Sans famille après avoir lu Oliver Twist –, mais aussi, pour le côté gothique du film, Edward aux mains d’argent qui lui a donné envie de devenir réalisateur. Enfin, il cite comme "étincelle de départ" le cinéma de Steven Spielberg et notamment L’Empire du soleil et E.T. pour leur jeune héros perdu et la pureté des récits. Et il y a même un petit hommage à Massacre à la tronçonneuse ! En revanche, il juge la série de japanimation, Rémi sans famille, très "anxiogène" et "misérabiliste".

C’est un nouveau changement de genre pour Antoine Blossier dont le premier film était un pur thriller, La Traque, en 2010 ; le deuxième était une comédie d’ados, À toute épreuve en 2014 ; et ici on est dans le vrai grand film familial. Ses budgets sont passés de 1,8 millions d’euros à 4 millions d’euros à 16 millions pour Rémi sans famille. Pour info, ses trois films ont bénéficié du talent du compositeur Romaric Laurence. Pour Rémi sans famille, Blossier lui a commandé une musique "symphonique et thématique" qui rappelle autant Vladimir Cosma et Michel Legrand que John Williams ou Danny Elfman, le compositeur fétiche de Tim Burton.

Résumé Le début du film se déroule de nos jours dans une grande demeure cossue dont on comprend qu’il s’agit d’un foyer pour orphelins. En pleine nuit, un violent orage éclate et un jeune garçon, apeuré par les tonnerres et les éclairs, se réfugie au rez-de-chaussée. ...

Aussi surprenant que cela puisse paraître, d'abord à mes propres yeux, je n'ai jamais lu "Sans famille" d'Hector Malot et n'ai d'ailleurs vu aucune des nombreuses adaptations du roman. Ce n'est pas faute de n'avoir pas voulu, ça ne s'est jamais trouvé ni quand j'étais enfant, ...

Après s’être essayé au film de genre avec La Traque puis à la chouette comédie (A Toute Épreuve, sorti en 2013), Antoine Blossier s’attaque à un monument : celui de porter à l’écran le roman Sans Famille, d’Hector Malot. Le bouquin avait déjà été porté à ...