RIO SEX COMEDY

en VOD

Le réalisateur américain Jonathan Nossiter est très connu pour ses documentaires Mondo Vino, sélectionné au Festival de Cannes en 2004, et Résistance Naturelle, sorti en 2014, traitant tous les deux de l’hégémonie du vin et des guerres de pouvoir dont il est l’objet. Pourtant, Nossiter est aussi un cinéaste de la fiction. Lorsque Rio Sex Comedy est arrivé sur les écrans français en février 2011, cela faisait 11 ans qu’il n’avait pas réalisé de fictions, depuis l’an 2000 et le film Signs & Wonders. 

Et dans Signs & Wonders, il dirigeait déjà Charlotte Rampling, qui rempile 11 ans plus tard auprès du metteur en scène. Dans Rio Sex Comedy, comédie un peu ‘sexe’ qui se déroule à Rio comme son nom l’indique, elle joue Charlotte, chirurgien esthétique dans le pays-même de la médecine plastique. À ses côtés, Irène Jacob joue Irène, anthropologue passionnée autant pour la justice sociale que pour ses besoins sexuels. Enfin, Bill Pullman incarne William, ambassadeur américain au Brésil, décidant soudain de prendre la tangente. Chacun de ces étrangers va faire l’expérience de Rio, pris d’une folie douce passagère, un peu otage de leur bonne conscience, un peu épris d’individualisme. 

Sur des airs de samba, au son des maracas, Rio Sex Comedy emmène le spectateur avec légèreté dans un Rio chaleureux. Entre pure fiction, servie par d’excellents acteurs, et esprit documentaire, pour un propos peut-être un peu plus social, le film mélange les tons et les genres, pour un résultat particulièrement étonnant. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AUBERGE ESPAGNOLE (Une autre comédie sur les affres (notamment sentimentales ou sexuelles) des expatriés.) ou encore FAVELAS (Une fable sociale sur le Brésil, réalisée par Stephen Daldry, et forte d'un ton étonnamment léger.).

Jonathan Nossiter a beau être américain, né à Washington, il a toujours beaucoup voyagé et il a été élevé et éduqué majoritairement en Europe. Mais devenu adulte, il s’est trouvé un autre pays d’adoption : le Brésil. C’est là qu’il a décidé de vivre avec sa femme, la photographe brésilienne Paul Prandini, et ses trois enfants. Nossiter est réputé hyperpolyglotte, puisqu’il parle six langues, dont le français couramment. D’où la présence au générique de ses films d’acteurs et de personnes de différents horizons. 

Si Jonathan Nossiter a décidé de consacrer un film à Rio, c’est parce que cette ville lui rappelle, je cite, « l’effervescence et la vitalité du New York des années 70 ». Parfait pour en faire le décor d’un film donc. D’autant qu’à l’instar de ce que Scorsese, Cassavetes ou Coppola avaient fait avec New York,  il voulait capter l’air de Rio, « respirer ce qu’il y avait autour ». Quant au sujet, très coquin, il explique que cette ville, bouillonnante de 6 millions d’habitants et coincée entre la plage et la nature luxuriante, « conduit les visiteurs à nourrir toutes sortes de fantasmes sexuels. Les Occidentaux y voient une possibilité d’ouverture et de libération personnelle », dit-il, lui-même carioca et étranger à la fois. Or, ce n’est pas parce que tout semble possible, que tout est permis, modère-t-il. 

Le tournage de Rio Sex Comedy a duré quatre mois et demi et au final, Nossiter avait 300 heures de rushes, qu’il a mis un an et demi à réduire à 1h50. Il a expliqué dans le dossier de presse du film que l’équipe présente pendant les prises de vues n’excédait jamais une dizaine de personnes. Mais toujours à ses côtés, son chef opérateur d’origine bulgare, Lubomir Bakchev, collaborateur d’Abdellatif Kechiche sur L’esquive, La Graine et le mulet et Vénus Noire, et de Julie Delpy sur Le Skylab ou 2 Days in New York notamment. 

Beaucoup de fraicheur donc pour ce film d'auteur. On ne se prend pas au sérieux, mais c'est bien d'une réalité délicate dont on parle et avec une certaine profondeur, quoique qu'on en dise. Le film souffre d'un manque d'homogénéité dans la direction d'acteur et une mise ...