ROBINSON CRUSOÉ SUR MARS

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L’équipage du commandant Draper est en route vers la planète Mars. Il ne sait pas encore qu’il va devoir y trouver de quoi survivre sur la planète rouge pendant plusieurs mois et surtout découvrir une civilisation extraterrestre belliqueuse…

L’idée de transposer l’histoire de Robinson Crusoé dans l’espace peut paraître saugrenue mais le film de Byron Haskin fut pourtant une révolution dans le cinéma de science-fiction des années 60 en lui faisant passer un cap dans l’ambition ou la maîtrise des effets spéciaux. Les scénaristes John C. Higgins et Ib Melchior ont fait appel à de nombreux conseillers techniques parmi les divers corps scientifiques afin d’amener le plus de crédibilité à Robinson Crusoé sur Mars. La commande, par le producteur Aubrey Schenck était néanmoins de partir du Robinson Crusoé de Daniel Dafoe, Higgins et Melchior y puiseront, au-delà du ressort principal d’une vie en solitaire sur une terre inconnue, l’idée d’un rapport civilisationnel, quasi évangélisateur entre un homme blanc et des indigènes. La tribu cannibale devenant des extraterrestres qui esclavagisent les autres espèces…

Un pied dans le passé par son rattachement à une tradition littéraire du roman épique et un dans son époque en s’essayant à deviner les débuts d’une conquête spatiale, Robinson Crusoé sur Mars marqua une date dans le cinéma hollywoodien en étant un mélange unique alors de film d’aventure et d’érudition scientifique. A sa manière, il annonçait des années auparavant, les blockbusters de science-fiction mature à venir, de Total Recall à Seul sur Mars.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES AVENTURES DE ROBINSON CRUSOE (Quand Luis Bunuel donnait sa version du roman de Daniel Dafoe...) ou encore SEUL AU MONDE (Une autre version, plus contemporaine, de Robinson Crusoe.).

Ib Melchior travailla d’abord seul sur le scénario de Robinson Crusoé sur Mars. Dans sa version, la planète abritait toutes sortes de créatures, plus dangereuses et bellicistes les unes que les autres. C’était le terrain de prédilection du scénariste, qui avait fait sa réputation en écrivant Objectif : septième planète ou Reptilicus, une resucée américaine de Godzilla. Dès leur arrivée sur le projet, John C. Higgins et Byron Haskin remanièrent les choses pour intégrer une approche plus plausible de Mars, basée sur des études géologiques de la NASA ou en transformant un personnage d’extraterrestre mutant en singe qui deviendrait le compagnon du Commandant Draper.

Pour éviter une onéreuse reconstitution en studio, Haskin et son équipe iront tourner Robinson Crusoé sur Mars dans la célèbre Vallée de la mort et son panorama désertique, idéal pour représenter la planète. Certaines séquences ne survivront cependant pas au montage comme une bataille entre Draper et des créatures insectoïdes, ou une autre de poursuite entre le terrien et les martiens dans des canyons.

Il y a de quoi supposer que dans la séquence où des vaisseaux apparaissent pour attaquer Mars à coups de rayons lasers, Haskin ait utilisé des chutes de sa triomphale adaptation de La guerre des mondes, tant les engins des deux films se ressemblent. En revanche ce qui n’avait encore jamais été vu à l’époque est bien la technique d’animation utilisée pour leurs déplacements, rendant la menace extraterrestre plus inquiétante. Ce sont ces moments qui impressionnèrent le public américain de l’époque et propulsèrent Robinson Crusoé sur Mars au-delà de son aspect de son aspect de désuète série B de SF.

Spécialiste des films d'aventure à effets spéciaux (La guerre des mondes, Les pirates des mers du sud), Byron Haskin n'a pas obtenu un grand succès public avec cette adaptation extra-planétaire du célèbre roman de Daniel Defoë, tournée deux ans avant que la sonde Mariner ...