ROIS ET REINE

en VOD

Prix Louis Delluc 2004 et César 2005 du meilleur acteur pour Mathieu Amalric, Rois et Reine, le film d’Arnaud Desplechin a rassemblé et le public et la critique. La reine dont il est question dans le titre, c’est Nora qu’incarne Emmanuelle Devos et face à elle les rois ne manquent pas : Pierre son premier mari qui s’est suicidé avec qui elle a eu un enfant, Elias, Jean-Jacques avec qui elle s’apprête à se remarier et enfin Ismaël, alias Mathieu Amalric, un jeune altiste fantasque à qui elle propose d’adopter son fils… Soit deux destins qui se rencontrent alors même que Nora et Ismaël sont à la croisée des chemins et à l’orée de vies nouvelles. Mais, avant que le neuf ne fasse surface, il faut que le passé s’efface. Autrement dit les deux personnages principaux vont devoir faire leur deuil, au sens propre ou figuré du terme, de ce qui les retient d’aller de l’avant. A la folie douce d’Ismaël répond la détermination de Nora. Entre burlesque et gravité, ils mènent leur vie en franchissant des épreuves au cours desquelles ils se révèlent à eux-mêmes et aux autres. Ils s’inscrivent ainsi dans la lignée des films précédents d’Arnaud Desplechin et notamment de « Léo en jouant « Dans la compagnie des hommes » » et de  « Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) », tout en constituant la généalogie du film suivant, « Un conte de Noël ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CEUX QUI M'AIMENT PRENDRONT LE TRAIN ou encore LES GENS NORMAUX N'ONT RIEN D'EXCEPTIONNEL .

« Quand Roger Bohbot et moi écrivions le personnage de Nora, a raconté Arnaud Desplechin, parfois effrayés par sa noirceur, sa solitude et sa dureté, je pensais à la « Marnie » frigide d’Hitchcock, à l’admirable Sharon Stone dans « Casino » de Scorsese et à la Gena Rowlands de Woody Allen dans « Une autre femme », soit trois femmes terrifiées de découvrir leur vrai visage. » fin de citation. Quant à Emmanuelle Devos, c’est à la Mère courage de Brecht qu’elle a pensé pour donner vie à Norah. Face à elle, le personnage halluciné et souvent loufoque d’Ismaël trouve ses racines artistiques dans d’autres modèles, comme s’il s’agissait d’établir un grand écart permanent entre les deux personnages. Mathieu Amalric raconte ainsi qu’en lui donnant à lire le scénario du film, Arnaud Desplechin lui a cité deux références : Charlot et « The Big Lebowski » des frères Coen ! A l’une le tragique assumé, à l’autre burlesque revendiqué. C’est précisément cette alchimie et cet alliage qui font la singularité du film sans cesse partagé entre ces deux courants opposés qui finissent sinon par se rencontrer (le projet commun entre Norah et Ismaël ne va pas jusqu’à son terme) du moins par s’épauler et s’équilibrer à travers de nouveaux départs. Pour incarner cette glace et ce feu, le cinéaste a fait appel à de vieilles connaissances : Emmanuelle Devos a joué dans tous ses films, à l’exception d’un seul et Mathieu Amalric, depuis une première apparition dans « La Sentinelle »  s’affirme comme une sorte d’alter ego de Desplechin, son Antoine Doinel serait-on tenté de dire. En tous les cas une figure masculine derrière laquelle apparaissent de nombreuses constantes de l’univers du cinéaste. La dimension autobiographique est d’ailleurs tellement présente qu’après la sortie du film l’actrice Marianne Denicourt, ancienne compagne d’Arnaud Desplechin, publia « Mauvais genre » un ouvrage dans lequel elle se plaignait de l’utilisation qu’avait faite à son insu le cinéaste de moments douloureux de sa propre vie.

Après 10 minutes, je me suis arrêtée et demandée pourquoi est-ce que je trouvais ce film aussi chiant, lui qui avait de si bonnes critique et un si beau casting - sauf Emmanuelle Devos - que je n'avais jamais pu supporter. J'ai remis en route, prête à jouer au solitaire devant ...

Rois et Reine, s'il ne se résumait qu'à son sujet (la famille décomposée et recomposée), ne présenterait pas grand intérêt vu les dizaines d'autres films via lesquels le cinéma français s'en est (trop) fait le spécialiste. Mais ce sujet, Arnaud Desplechin l'exploite, ...

Rois et reine, faites la liaison : rois zé reine Reine de qui, reine de quoi ? Reine d'un suicidé, reine de son enfant, reine de son père, reine de son amant, reine de son mari, reine de son servant anglais ; Femme, sans âme, de bulles de temps en bulles de temps, froide - ...