ROSELYNE ET LES LIONS, L'INTÉGRALE

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Jean-Jacques Beineix a du mal à faire court. Il le dit lui-même : « j’ai toujours écrit des scénarios trop longs et j’ai toujours tourné long ».  Dès la sortie sur les écrans, de Roselyne et les lions, le cinéaste a ressenti le besoin d’en proposer la version intégrale. Comme il l’explique « Le film n’avait pas été un énorme succès. Il venait juste derrière 37°2 le matin. Le public s’attendait peut-être à un film plus « chaud ».

Beineix met ici en scène le parcours d’un jeune couple, Roselyne et Thierry, incarné par Isabelle Pasco et Gérard Sandoz, qui aspire à dompter des fauves. Le personnage de Thierry est inspiré par Thierry Le Portier, dompteur passé du monde du cirque à celui du cinéma en devenant dresseur pour animaux sur des productions comme L’Ours ou encore Gladiator.

En fait, il a fallu plusieurs années au réalisateur pour convaincre Gaumont de monter cette version intégrale. Au final, le film a gagné une quarantaine de minutes supplémentaires où Beineix accorde notamment une place plus importante aux personnages secondaires. Le cinéaste a coupé certaines scènes ou interverti l’ordre des plans au sein d’une séquence. « C’est une très grande chance pour moi, dit-il, d’avoir pu revisiter mon travail avec le temps, le recul, davantage d’expérience… »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE (Pour son ultime film, le réalisateur des 10 commandements nous plonge dans l'univers coloré du cirque et signe une fresque aux nombreux morceaux de bravoure.) ou encore LE CIRQUE (Le vagabond se fait engager dans un cirque et tombe amoureux d'une belle écuyère. Lors d'une scène fameuse, Chaplin se retrouve nez à nez avec un lion.).

Les dompteurs ont un mot célèbre à propos de la cage aux fauves : l’important n’est pas d’y entrer c’est d’en sortir. N’empêche, pas facile d’aller affronter des lions quand a priori on n’est pas un dompteur professionnel. Six comédiens ont cependant eu le courage de pénétrer dans ce lieu de tous les dangers : Isabelle Pasco, Gérard Sandoz, Gabriel Monnet qui a franchi le pas à 66 ans, Günter Meisner, Jacques Le Carpentier, ainsi que la chanteuse Carole Fredericks. Dans la cage, la vie des acteurs dépendait de leur comportement, de la justesse de leurs gestes, des intonations de leur voix.  Le dresseur Thierry le Portier était certes toujours là « en couverture », mais il contrôlait les bêtes à distance pour ne pas apparaître à l’image.

Caméra à l’épaule, Jean-Jacques Beineix lui-même n’a pas résisté au plaisir d’aller filmer au plus près Wotan, le grand lion star, s’approchant tout près de sa gueule pour cadrer des gros plans. Pourtant mieux valait se méfier de ce fauve au caractère bien trempé qui un jour a arraché  d’un coup de patte le pare-soleil d’une caméra.

De zoos en cirques, sous la success story originale qu’il raconte Roselyne et les lions entend développer un propos ambitieux, comme l’explique son réalisateur. Récit d’une initiation en trois moments, le paradis, l’initiation et l’épreuve finale, le film invite à des lectures à plusieurs niveaux et Beineix regrette que certains n’aient vu que de la naïveté dans son œuvre. En fait, il s’agissait plutôt pour lui de porter un regard lucide sur la cruauté du monde du spectacle avec tout ce qu’implique comme sacrifice cet univers : la difficulté de la vie de saltimbanque, la perte de l’innocence… « Dans Roselyne et les lions, le spectacle comme tentative d’apprivoiser la mort est assez kitsch, ajoute le cinéaste, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de sens. C’est un peu la mise en scène du rituel du dompteur. Il y a aussi tout un discours sur le style et la liberté de l’artiste. »

Un quart de siècle plus tard, "Roselyne et les lions" constitue toujours un cas d'école : la combinaison d'une esthétique décalée et d'une sincérité narrative évidente font de ce très curieux film un ratage méritant, donc exemplaire. En conséquence, le film mérite d'être ...

C'est la version de 3h que j'ai pu voir. Film assez particulier encore plus atypique quand on pense que c'est français. L'intrigue est intéressant, moi ça me fait penser à de la BD des années 80 comme souvent chez Beinex. Les personnages sont intéressants mais la fin est ...