SCOOP

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Epris de culture européenne, admirateur (en vrac) de Bergman, de Dostoievski ou de Tchekhov, Woody Allen n’a, jusqu’à une date récente, que rarement délaissé  les Etats-Unis en général et la ville de New York en particulier. Universel dans on propos, le cinéaste semblait avoir du mal à s’éloigner de Central Park ou de la cinquième avenue. Il avait certes franchi l’Atlantique pour tourner Guerre et amour en Hongrie et plusieurs séquences de Tout le monde dit I love you se déroulent à Venise et à Paris. Mais les règles sont faites pour avoir des exceptions. Or, il faut bien le reconnaître, les exceptions ont tendance à faire des petits depuis le début de la décennie. Ce qui n’a rien d’absurde quand on sait le succès des films de Woody Allen en Europe, et singulièrement en France. C’est ainsi que l’action de Vicky Cristina Barcelona se situe à… Barcelone (il n’y a pas de piège) et que notre homme prévoit de tourner pendant l’été 2010 Midnight in Paris à… Paris (il n’y a pas de piège non plus). Mais de toutes les métropoles européennes, c’est indubitablement Londres qui a eu ses faveurs, puisque trois films successifs y ont trouvé refuge : Scoop, qui nous intéresse ici, Match point, qui l’a immédiatement précédé et Le Rêve de Cassandre, qui le suivra de peu.

Woody Allen n’étant pas particulièrement attiré par les questions sociales, nul ne s’étonnera qu’il se soit cantonné dans les lieux les plus chics de la capitale anglaise, le tournage l’ayant mené au Dorchester Hotel, sur Park lane, et dans quelques rues chics des alentours. Avec une escapade il est vrai dans un restaurant marocain du quartier plus bigarré de Notting Hill Gate. Plus quelques scènes dans Holland Park, sans oublier les studios de Ealing. Et les véritables bureaux de l’un des fleurons de la presse d’outre-Manche, l’Observer.

Plus british, on ne fait pas. Et pourtant, ironie du sort, le film n’a pas eu de sortie en salle au pays de Sa Majesté, un sort qu’avait connu le pourtant très réussi Hollywood ending quelques années plus tôt.

Sur la palette de l’art allenien, Scoop se situe plutôt du côté des films les plus frivoles, loin de ses affres des années 80, quand d’Une autre femme à Ombres et brouillard, en passant par Crimes et délits, Woody Allen laissait paraître son désespoir, noircissant son univers à grands traits. Sans aller aussi loin dans la légèreté (il y a quand même des morts dans Scoop) qu’avec Escroc mais pas trop par exemple, le cinéaste nous livre une rafraîchissante comédie policière où personne ne se prend trop au sérieux. Un peu dans la veine de Meurtre mystérieux à Manhattan. A ceci près que Scarlett Johansson ne ressemble pas à Diane Keaton, et qu’elle n’est pas de la génération du cinéaste, elle. Leur complicité n’est pas amoureuse et les non-dits sont cette fois-ci absents. Tant pis…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GUERRE ET AMOUR ou encore MEURTRE MYSTÉRIEUX À MANHATTAN .

Certains cinéastes, comme Jean-Paul Rappeneau ou Terrence Mallick savent se faire désirer, ne livrant leurs films qu’au compte-goutte. D’autres ont à la fois la chance et le tempérament de travailler en continu, offrant à leurs admirateurs de voir un nouveau film à intervalles réguliers. C’est le cas de Woody Allen, qui avec une régularité métronomique nous offre chaque année (ou presque) un nouveau film, et cela depuis 1969, quand son premier opus intégralement personnel, Prends l’oseille et tire-toi, a débarqué dans les salles. Quand d’aucuns commencent à fatiguer passés les 70 ans, notre homme fait montre d’une belle santé. Puisque depuis Scoop, en 2006, ont été offerts à notre jugement, et en général pour notre plus grand plaisir Le Rêve de Cassandre, Vicky Cristina Barcelona, Whatever Works et You will meet a tall dark stranger, événement du Festival de Cannes 2010.

Mais il faut reconnaître qu’il est des points où Woody Allen n’a rien d’exceptionnel. Il est loin d’être le seul par exemple a avoir été sensible au charme de Scarlett Johansson, dont nous sommes tous amoureux depuis que nous avons traîné avec elle dans le hall d’un grand hôtel tokyoïte dans Lost in translation. Deux ans plus tard, Woody Allen lui offrait d’incarner Nola dans Match point, lui permettant au passage de faire preuve de sa sensualité comme aucune comédienne n’avait jamais pu le faire dans l’un de ses films. Deux ans après Scoop, où elle ne joue pas les mijaurées non plus, soit dit en passant, Vicky Cristina Barcelona lui permettra une nouvelle fois d’incarner l’amour. Le baiser qu’elle y échange avec Pénélope Cruz n’a pas fini de faire jaser dans les chaumières. Mais cette générosité charnelle est sans doute le seul point commun aux trois personnages alleniens incarnés par la belle. Woody Allen n’avait d’ailleurs pas prévu de prime abord de faire appel à elle une seconde fois. Mais à la lumière de ce qu’il avait pu percevoir pendant le tournage de Match point, il avait fini par se rendre à l’évidence de ses vertus comiques.

Scoop qui comme Match point, fustige les dérives de la gentry anglaise, n’en est pas moins au cœur de certains thèmes récurrents de l’œuvre de Woody Allen. La magie par exemple. Le Sortilège du scorpion de jade, Alice ou Zelig avaient en, leur temps signalé l’attirance du cinéaste pour les tours de passe-passe. Pendant que Broadway Danny Rose, Coups de feu sur Broadway ou Ombres et brouillard confirmaient son amour de la scène.

On ne citera pas les films de Woody Allen qui traitent de la mort, puisque toute sa filmo est concernée. Mais si la mort, ou la peur de la mort irriguent certains de ses films les plus noirs, la camarde n’est pas absente de ses comédies les plus drôles. Bananas, son second film (mais le premier qui soit sorti en France) ne nous offrait-il pas d’assister en direct à l’assassinat d’un dictateur sud-américain sur les marches de son palais ? Dans Scoop, la mort a une sale gueule, elle a remis sa capuche et retrouvé sa faux, que nous n’avions pas vues depuis Guerre et amour, sans doute en hommage au 7e sceau de Bergman. Mais elle n’est pas mauvaise fille, puisqu’elle laisse certains de ses pensionnaires franchir le Styx à la nage pour rejoindre les vivants. On le voit Woody a laissé cette fois-ci Dostoievski au vestiaire, se permettant comme une respiration entre Match point et Le Rêve de Cassandre, d’inspiration beaucoup plus noire. A la sortie du film, les alleniens les plus fervents se sont régalés tout en reconnaissant que leur idole n’avait pas vraiment mis son cinéma sans dessus dessous. Une sorte de pause après Match point, qui était sans doute son plus beau film depuis des lustres. Mais faut-il le souligner, les films les plus routiniers de Woody Allen (ce que celui-ci n’est pas) planent à des kilomètres au-dessus du tout venant de la production mondiale. Et à 70 berges révolues, le juif new-yorkais névrosé et hypocondriaque le plus célèbre du monde sait encore nous faire rire autant qu’il nous touche et nous intrigue.

Woody Allen réussit avec Scoop ce qu'il a plus tard complètement raté avec "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu". Un film sans prétention mais drôle et attachant. Et s'il fallait la confirmation, la voici : Scarlett Johansson est une bien meilleure actrice que la ...

Autant Matchpoint, sorti quelques mois auparavant (et réussi au demeurant), est constamment encensé, autant Scoop, proposé dans la même veine, mais avec bien plus de légèreté (si, si), est totalement sous-estimé et ne bénéficie au mieux que d'une condescendance assez ...

Hého on va se calmer il fait qu'une heure trente six le film. (ouais j'écris les chiffres en lettre, et non pas des chiffres et des lettres cela n'a rien à voir) Oui donc pour 1h36 avec Woody Allen en vieux papy fou et les beaux yeux de Scarlett Johansson, et les gros muscles ...