SHAFT, LES NUITS ROUGES DE HARLEM

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Même si Melvin Van Peebles avait lancé, - sans le savoir -  la grande vague de la « Blaxploitation » des années 70  avec son film Sweet Sweetback's Baadasssss Song, c’est bien le réalisateur Gordon Parks qui a popularisé cette appellation quelques mois plus tard avec Shaft, les nuits rouges de Harlem, produit - non pas par un  indépendant – mais par la mythique Metro Goldwyn Mayer, qui sentit le vent venir sur cette nouvelle vague de film de genre. John Shaft est donc un détective noir officiant à Harlem, engagé par un  gros bonnet de la drogue pour retrouver sa fille kidnappée par des membres de la mafia.

En enquêtant, Shaft se retrouve au beau milieu d’une guerre entre gangsters blancs et gangsters noirs… Personnifié par un Richard Roudntree cynique, violent et  individualiste, Shaft pourrait presque être l’équivalent black de l’Inspecteur Harry sortit cette même année 1971. Mis à part le charisme inné de Roundtree, les Nuits Rouges de Harlem connut aussi un succès retentissent en salles à cause de sa formidable BO composée par Isaac Hayes qui fut d’ailleurs envisagé dans un premier temps pour jour le rôle de Shaft. Son “Shaft thème” obtint d’ailleurs l’Oscar de la meilleure chanson originale. Quant à Richard Roundtree, il réendossa  dans la foulée le blouson de cuir cet inspecteur viril et machiste pour deux suites - Les nouveaux exploits de Shaft et Shaft contre les trafiquants d’homme - ainsi qu’une série télé  de sept épisodes tournée entre 1973 et 1974.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COFFY, LA PANTHÈRE NOIRE DE HARLEM (Le film qui lança la sulfureuse Pam Grier comme "la reine de la blaxploitation") ou encore TAKEN (Une production Luc Besson efficace et teigneuse ou Liam Neeson recherche sa fille adolescente kidnappée en plein Paris.).

Au début des années 70, Shaft a donc lancé commercialement  la grande vague dite de la « Blaxploitation » : des séries B conçues avant tout pour un public afro-américain mais dont certains films - comme la série des trois Shaft - ont également percuté les iris du public blanc. La plupart de ces Blaxploitations était distribuée principalement dans les salles de quartier de la 42e Rue de New York ou - à Paris – dans le mythique cinéma de René Château le « Hollywood Boulevard » dont une salle était consacrée à la Blaxploitation avec deux films au même programme. Ces bandes ont eu leurs stars comme la sexy Pam Grier inoubliable Coffy, la Panthère noire de Harlem, Ron O’ Neal, le dealer de coke groovy de Superfly, l’ex champion de foot Jim Brown, héros de l’Exécuteur noir, un des meilleurs Blaxploitation de l’époque ou encore Fred Williamson, inoubliable Black Caesar version afro américaine du Parrain dont l’action se situe à Harlem. Un film réalisé par Larry Cohen - créateur de la série télé les Envahisseurs - et qui, en 1996,  rendit un hommage plus ou moins distingué à la Blaxploitation : Original Gansgtas, où il réunit Pam Grier, Fred Williamson et Jim Brown pour un dernier baroud d’honneur. Vrai fan de la Blaxploitation, Quentin Tarantino rendit aussi hommage au genre en allant rechercher une Pam Grier alors oubliée pour son magnifique Jackie Bown dont le titre fait référence à Foxy Brown, autre petit classique du genre. Loin de se cantonner au polar, la Blaxploitation s’attaqua aussi au cinéma fantastique avec une version de Dracula intitulée Blacula, le vampire noir, à un sous-Exorciste nommé Abby, la malédiction noire et même à  une version très spéciale de Frankenstein via le terriblement navrant Blackenstein !  

La décennie 70 voit le retour du "private detective" avec le mythique Philip Marlowe de Raymond Chandler dans plusieurs films et avec des interprètes différents (Elliot Gould ou Robert Mitchum), J.J. Gittes incarné par Nicholson dans Chinatown ou encore Lew Harper incarné ...

Gordon Parks, grand bonhomme de la photo américaine, fut en son temps le premier réalisateur noir à se voir confier une caméra par une grande maison hollywoodienne pour son premier film, l'obscur The Learning Tree. Avec son deuxième opus, le-dit Shaft, il est aussi le premier ...

Shaft, il est cool. Quand il marche dans la rue, on entend Isaac Hayes, et ça n'a pas de prix. Shaft, il est courageux, il hésite pas à envoyer les flics blancs se faire foutre. Et les mafieux aussi. En fait, il envoie tout le monde se faire foutre. Shaft, il a de l'autorité, ...