SI BEALE STREET POUVAIT PARLER

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Harlem, années 1970. Tish et Fonny sont jeunes, beaux et ont tout l’avenir devant eux. D’ailleurs, ils s’apprêtent à avoir un enfant et envisagent de se marier. Mais ils ont le malheur d’avoir la peau noire. Fonny se retrouve ainsi le coupable tout désigné d’un crime. Une erreur judiciaire terrible qui va conduire Tish à tenter le tout pour le tout pour le faire libérer de prison... 

Oscarisé pour le film Moonlight, le réalisateur Barry Jenkins a décidé de poursuivre dans la veine des laissés-pour-compte pour cause de haine raciale. Il touche en plein cœur avec cette histoire d’amour brisée, cette jeunesse qui s’escrime contre l’impossibilité d’avoir une vie meilleure que celle qui nous est donnée. Surtout, il signe un film excessivement esthétique, porté par une bande originale poignante et une distribution au diapason.

Si Beale street pouvait parler est un mélodrame au rythme lancinant, en flash-back qui montrent l’évolution de cette histoire d’amour qui aurait pu être comme les autres, si les deux protagonistes n’avaient pas eu le malheur de tomber au mauvais moment à la mauvaise époque. Un grand film de cinéma pour une romance indélébile.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A LA PLACE DU COEUR (Car il s'agit s"une autre adaptation du même livre de James Baldwin, mais ayant lieu en France cette fois.) ou encore GREEN BOOK (Pour cette réalité encore douloureuse de ce que vivaient les Afro-Américains entre les années 1950 et 1970.).

Si Beale street pouvait parler est une adaptation d’un roman de James Baldwin, auquel le film est dédié. Mais ce n’est pas la première fois que ce livre de 1974 trouve les faveurs du cinéma. Le réalisateur français Robert Guédiguian en avait fait sa propre adaptation en 1998, avec le film A la place du cœur, interprété notamment par Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin.

Barry Jenkins a tenu à tourner le film à Harlem, dans les lieux du livre, lieux qu’il connaît particulièrement bien pour y avoir lui-même vécu. Il s’est inspiré de nombreux clichés de grands photographes new-yorkais pour recréer l’ambiance du Harlem des années 1970, tout en apportant une attention capitale au son, veillant à ce que la voix off de Tish, résonne comme une voix intérieure qui toucherait le spectateur en plein cœur.

Si la distribution est quasiment entièrement composée d’acteurs afro-américains, notamment Regina King qui a obtenu l’Oscar du Meilleur second rôle féminin pour ce film, de nombreuses guest-stars ont tenu à faire partie de cette aventure cinématographique : Dave Franco, le frère de James Franco, Pedro Pascal, star de Narcos, Diego Luna ou encore Finn Wittrock, l’un des comédiens de la série American Horror Story.

Après Moonlight, Barry Jenkins poursuit son exploration de l’individu à la croisée de deux forces antagonistes : l’amour qui transporte, et la question raciale qui contraint. L’adaptation du roman de James Baldwin, l’une des grandes voix afro-américaines, lui permet ...

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