SLAM

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Grâce a des artistes comme Abd el Malik ou Grand corps malade, le slam, mouvement poétique né aux Etats Unis dans les années 80, est devenu un genre populaire et reconnu en France. Mais en 1998, année de la sortie de Slam, le film de Marc Levin, il était inconnu du plus grand nombre. Et le peu qui en avait déjà entendu considérait souvent ce mouvement comme une version prétentieuse et chichiteuse du rap. C’est donc dans ce contexte que cette fiction de Marc Levin a été présenté à Cannes. On y a découvert Saul Williams dans le rôle de Ray Joshua, un poète qui, arrêté en possession de drogue, se retrouve en prison où il rencontre Lauren Bell, une enseignante en littérature qui le pousse à cultiver son don.

Ce Rocky de la prose a été acclamé sur la Croisette et a valu à son auteur la caméra d’or, prix décerné à un premier film. Pour autant Marc Levy n’était pas un novice. Il avait déjà réalisé de nombreux documentaires et avait remporté de nombreuses récompenses dont l’Emmy du meilleur scénario pour New York Non Stop. On retrouve tout son savoir faire dans Slam, qui est quasiment filmé comme un documentaire. Une impression renforcée par l’interprétation et le talent de Saul Williams, véritable personnalité de la scène Slam américaine, ce qui lui avait valu d’être filmé pour le documentaire Slam Nation, un an avant de tourner sous la direction de Marc Levin.

 
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Slam a donc remporté la Caméra d’or en 1998, mais c’est sur la Croisette deux ans plus tôt que l’aventure de ce film a commencée. De passage au Festival de Cannes, Marc Levin découvre Trainspotting de Danny Boyle. Galvanisé par le film, il se décide à se lancer dans la fiction, et tourne Slam. Après ce premier essai transformé, il tourne un autre film : Whiteboyz. Une comédie satirique mettant en scène des rappeurs blancs qui rêvent d’être noirs. Le résultat est loin d’être aussi convaincant que pour Slam. En 2001, il se ressaisit et met en scène une variation de Roméo et Juliet, Brooklyn Babylon, qui ne sort en France qu’en 2004 et dans laquelle un chanteur rasta et une juive pratiquante vivent des amours contrariées dans New York. Pour autant, c’est avec un nouveau documentaire que Marc Levin va faire à nouveau parler de lui en 2005. C’est Les protocoles de la rumeur, film qui démonte la machination destinée à faire des juifs les instigateurs des attentats du 11 septembre 2001.

Son talent de documentariste est d’ailleurs reconnu par ses pairs, et notamment Martin Scorsese qui lui demande de réaliser un des épisodes de la série de films sur le blues, Du Mali au Mississippi. Pour autant, il n’abandonne pas la fiction et réalise régulièrement des épisodes de nombreuses séries, dont notamment New York Police Judiciaire.

Saul Williams n’a tourné par la suite que quelques rares films préférant retourner à la scène et exercer son talent de poète, avant de venir s’installer en France, à Paris.

Quant à Sonja Sohn qui joue Lauren Bell, la prof de littérature, on l’a vu par la suite dans A tombeau ouvert de Martin Scorsese ou Shaft, et dans des séries comme Sur écoute ou Brothers and sisters.

Quand les mots deviennent la drogue la plus efficace pour oublier sa condition sociale précaire. Quand les mots demeurent plus persuasifs qu'une arme à feu pour régler un conflit. Au-delà du déterminisme social qui dans les ghettos américains entraîne invariablement vers ...

Venant du documentaire pur, Marc Levin a toujours du mal à mettre de côté son savoir-faire dans ce domaine, même lorsqu'il tourne une fiction. Ainsi, de la même façon qu'il s'attache à un vrai rappeur pour incarner... un rappeur dans Brooklyn Babylon, il monte une histoire ...

Mais laisse tomber... Laisse-moi des jours pour m'en remettre avant d'entrevoir le jour d'en être maître. Grand film naïf assez oublié, lassé de camoufler ses imperfections et lâché dans une indéfectible détermination à pousser un cri audible sans prétention. D'autant ...