SLEEP

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Le rêve, et plus encore son versant sombre, le cauchemar, ne cessent de fasciner l’humanité. On sait que Freud a vu dans l'interprétation des rêves « la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient » mais les images oniriques restent un inépuisable réservoir à interrogations, à questions. Que cachent leurs mystères ?quel est leur sens caché ?

La thématique du rêve est pain bénit pour le scénariste. Et Sleep sait l’explorer en proposant un jeu de pistes aux frontières de plusieurs réalités. Comme dans Shining, de Stanley Kubrick, le lieu central de l’intrigue est un hôtel de montagne, quasi désert, mais chargé d’une histoire violente et tragique.

Se retrouver physiquement dans un lieu que l’on a d’abord vu en rêve, telle est l’expérience troublante que vit le personnage de Marlene dans Sleep. D’autant plus que dans son sommeil, outre l’hôtel, elle a visualisé des morts brutales… Enquête entre passé et présent où le refoulé ne manque pas de revenir, ce premier long métrage de l’Allemand Michael Venus a décroché le prix du jury lors de l’édition 2021 du festival de Gérardmer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHINING (Là aussi un hôtel de montagne, lieu d'inquiétantes visions, est lié à des morts mystérieuses.) ou encore INCEPTION (Un scénario qui joue aussi sur les rapports entre le rêve et la réalité).

Quand le le réalisateur Michael Venus et le scénariste Thomas Friedrich se sont vus proposer par la production de faire un film d’horreur, les deux auteurs ont passé une soirée à s’interroger sur ce qu’ils trouvaient horrible. Le patriarcat est arrivé en tête. « c’est comme un monstre qui est en nous et autour de nous », précise Venus pour qui faire un film d’horreur c’est aller vers la confrontation et non l’évasion. Le metteur en scène explique que, par ailleurs, la culture du film d’horreur a disparu brutalement en Allemagne en 1933, quand l’horreur réelle s’est installée et que les camps de concentration ont été construits. Le genre n’a ensuite jamais retrouvé sa place dans le cinéma allemand.

Pour nourrir son script, Friedrich a puisé dans sa mémoire de cinéphile et s’est souvenu de ces Heimatfilms que diffusait la télévision allemande les dimanches après-midis de son enfance. Ces « films de terroir allemand », qui ont fleuri dans les années 50, se situaient impérativement à la campagne, souvent dans de proprets villages de cartes postales. Ces récits simples se concluaient invariablement par une fin heureuse. « Sleep est mon antithèse du Heimatfilm allemand », tranche Friedrich. Son script confronte le Heimatfilm à ce qu’il a supprimé : l’horreur ». En d’autres termes, Sleep réintègre dans un paysage trop lisse ce qui en a été refoulé, la face obscure de l’histoire.

« Le passé nous rattrape toujours, ne serait-ce que dans nos rêves », rappelle Michael Venus. Le réalisateur a été marqué à jamais par le cinéma de Mario Bava, maître de l’épouvante et du giallo (thriller à l’italienne), et en particulier son Opération peur (1966), qu’il a vu enfant, dans lequel une petite fille meurt en marge d’une fête de village sans que ses appels au secours soient entendus. Les contes des frères Grimm ont aussi laissé des traces durables dans l’imaginaire du réalisateur : le personnage de Trude dans son film est à rapprocher de leur Dame Trude, la sorcière, récit qui se voulait une illustration de « la curiosité est un vilain défaut ».  Pas du tout la morale de Sleep !

Alors pour être honnête, à la présentation des films en compétions pour cette édition , je n'avais pas du tout coché le film Sleep dans ma liste de films a voir absolument. Le pitch, l'affiche ne m'inspirait pas du tout...Puis après quelques jours de festival, je suivais ...

Les rêves ont toujours été le fourrage d’histoires dérangeantes ; les entrer pour chasser de précieux secrets, comme un vaisseau pour découvrir d’anciennes vérités et comme le seul endroit où un monstre peut vous prendre la vie. Sleep combine tous ces éléments pour ...