SNOW WHITE XXX, LA PARODIE

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On dit souvent que la pornographie est un conte de fée pour adultes et le cinéma porno adore les parodies. Snow White XXX, produit en 2014 par Wicked Pictures, célèbre firme californienne, le prouve aisément. Les personnages-clés de Blanche-Neige sont repris pour une relecture hard du conte des frères Grimm : l’innocente Blanche Neige, la reine méchante, le prince charmant. La pomme intervient aussi. Et à défaut des 7 nains, tous indisponibles, le casting s’enrichit d’une poignée d’étalons en forme olympique.

Contrairement à l’esprit de la parodie, le conte est respecté à la lettre, aboutissant un dénouement conventionnel avec découverte du prince charmant. Les auteurs ont, semble-t-il, été conscients que la pornographie suffisait amplement à la parodie. Voir les personnages interprétés par des comédiens typiques du hard californien apporte en soi un décalage immédiat, pour ainsi dire grotesque. La reine et Blanche-Neige, poitrines mirifiques, ont le corps anachroniquement tatoué, maquillées comme des stars du porno, en cuissardes, corset victorien, talons haut comme pour une soirée fétichiste. Le roi porte un collant troué au niveau stratégique.

Le film se construit crescendo avec cinq séquences hard. Comme toujours, Wicked Pictures ne lésine pas sur leur longueur. Snow White XXX offre une durée généreuse de 2 heures. Attention, la version française ne prend pas le soin de doubler les dialogues. Il y a une voix off féminine, celle de la reine, qui plaque un commentaire et égrène quelques platitudes ronflantes, comme une parodie de mauvaise littérature érotique : l’humidité envahit mes parties intimes, susurre-t-elle d’une voix pénétrée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS (De Luca Damiano, 1999. Autre version hard du conte des frères Grimm.) ou encore BLANCHE NEIGE, LE PRINCE NOIR ET LES SEPT NAINS (De Paolo William Tamburella, 1951. Autre variation sur Blanche Neige.).

Vous êtes de mon avis ? Le film est trop long. Pour ma part, il finit à 1h44, juste avant l’arrivée du beau prince charmant. Il y a un plan de coupe de ciel qui est parfait pour cela. Ce faisant, vous vous épargnez le triomphe d’une morale chantant les vertus du mariage dans un esprit très peu parodique. Ainsi coupé, le film détourne le dénouement classique du conte au profit d’une superbe séquence lesbienne.

Le sexe masculin, qui régnait jusqu’alors en maître absolu, disparaît, réduit à un accessoire de caoutchouc. La morale est alors plus audacieuse, surtout pour un porno : Blanche Neige n’a nul besoin des hommes pour découvrir la jouissance. La reine est sa seule initiatrice. Tout se clôt sur cette magnifique confrontation de deux stars de Wicked Pictures : la brune Riley Stelle, déflorée par la brune Jessica Drake, plus princesse charmante que rivale cruelle.

Axel Braun n’y a pas pensé. On aurait pu espérer plus d’ironie chez le fils du célèbre Lasse Braun, qui fut le pionnier d’une pornographie libératrice des années 1970, ouverte à toutes les fantaisies. Surnommé le roi de la parodie, Axel a détourné en porno de nombreux blockbusters comme Batman, Star Wars, Avengers et Wonder Woman.