SPARTAN

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Membre des forces spéciales dans l'armée américaine, Robert Scott est un loup solitaire. C'est un exécutant terriblement affûté qui ne s'embarrasse pas de scrupules et pour qui la fin justifie tous les moyens lorsqu'il a une mission à remplir.

Laura Newton, la fille d'un des plus haut responsable du gouvernement américain, est étudiante à l'Université de Harvard. Elle disparaît soudainement et les hommes chargés de sa protection se rendent comptent qu'elle a été enlevée. Scott est aussitôt chargé de la retrouver. Il a tout pouvoir et la Maison Blanche, le FBI et la CIA lui offrent leur collaboration. La tâche est loin d'être facile : la jeune Laura était  pour le moins en rébellion face à l'autorité paternelle et elle frayait volontiers dans des milieux louches et dangereux. Rapidement, Scott va réaliser qu'elle a été enlevée par une équipe chargée de procurer de la chair fraîche aux réseaux de la prostitution de luxe dans les émirats du Moyen Orient. Si ses ravisseurs découvrent l'identité de la jeune fille, c'est toute l'administration américaine qui risque de sauter...  

Scénariste des Incorruptibles, auteur réalisateur de La prisonnière espagnole, David Mamet signe ici un film d'action diablement efficace.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TAKEN (PIERRE MOREL - 2008) ou encore MENSONGES D'ÉTAT (RIDLEY SCOTT - 2008) .

Le talentueux David Mamet qui aime tant les intrigues tordues ne pouvait pas résister à l'appel du conspiracy movie. Le conspiracy movie, le film de conspiration, est un genre que les Américains affectionnent tout particulièrement: The Parallax view et Les hommes du président de Alan J. Pakula, Capricorn one de Peter Hyams, Les trois jours du condor de Sydney Pollack, Ennemis d'état de Tony Scott, Minority report de Steven Spielberg, les exemples sont nombreux. Spartan est le 11e film de David Mamet comme auteur-réalisateur. Mais David Mamet est avant tout un scénariste particulièrement apprécié à Hollywood. Outre les Incorruptibles de Brian de Palma, il a écrit les scripts du Facteur sonne toujours deux fois pour Bob Raphelson, Verdict pour Sidney Lumet,  Ronin pour John Frankenheimer, bref il est demandé par les plus grands et ce statut lui a permis de passer derrière la caméra et de mettre en scène ses propres scénarios. Avant d'écrire, David Mamet rêvait d'être acteur mais ses ambitions n'étant pas couronnées de succès, il décida de passer à l'écriture pour, de son propre aveu, rester dans le métier. Après des scripts pour la télé et le cinéma il réalise son premier film en 1987 House of games, en français Engrenages où il explore l'univers du jeu et des arnaqueurs. Il y prend un malin plaisir à berner son héroïne en même temps que le spectateur. Mais sa plus belle réussite dans ce genre d'exercice reste La prisonnière espagnole où il parvient à nous manipuler avec une diabolique habileté. Connu pour l'efficacité non seulement de ses intrigues mais aussi pour le rythme de ses dialogues, il avoue faire répéter ses acteurs à l'aide d'un métronome pour obtenir le bon tempo.

Val Kilmer qui incarne l'agent spécial Robert Scott a débuté à l'écran dans Top secret, une irrésistible parodie de film d'espionnage que les Frères Zucker et Jim Abraham ont réalisé après Y a-t- il un pilote dans l'avion ? Le caractère, disons... entier, de Val Kilmer lui vaut quelques solides inimitiés dans la profession. Après s'être sévèrement frité avec Tom Cruise sur le tournage de Top gun de Tony Scott, il joue  dans Willow pour Ron Howard puis incarne Jim Morrison dans The Doors pour Oliver Stone où il interprète lui-même les chansons du chanteur légendaire. Il enchaîne True romance de Tony Scott, puis Batman forever de Joel Schumacher, il donne la réplique à Pacino et De Niro dans Heat de Michael Mann et se brouille définitivement avec John Frankenheimer sur le tournage de L'île du Docteur Moreau. Il interprète Simon Templar dans Le Saint de Phillip Noyce en 1997 et retrouve Tony Scott pour Déjà vu en 2006. On l'a remarqué plus récemment aux côtés de Nicolas Cage dans Bad lieutenant : Escale à la Nouvelle Orléans en 2009. Aux dernières nouvelles, il ne s'est pas fâché avec Werner Herzog, le réalisateur, connu lui aussi pour son vilain caractère.